Alors que le marché de l’énergie en France se pluralise d’année en année, les consommateurs se tournent de plus en plus vers de nouveaux acteurs. Délaissant les fournisseurs historiques, soit EDF en électricité et Engie en gaz, les clients optent pour les nouvelles offres sur le marché. Souvent, c’est le vert qui attire. Entre énergies renouvelables, promesses de garanties d’origine, et autres labels, cette ouverture du marché incite la Commission de régulation de l’énergie à faire preuve de davantage de précautions.
Libéralisation du marché, fournisseurs verts : l’énergie se diversifie
La CRE publie fin novembre un rapport faisant l’état des lieux du marché de l’énergie, avec une conclusion évidente. Le marché est en pleine restructuration, avec de nombreux nouveaux acteurs qui crée un tout nouveau dynamisme. Ce dernier effraie peut-être les acteurs traditionnels, Engie et EDF, qui se trouvent peu à peu délaissés. La CRE note en effet l’arrivée de quatre nouveaux fournisseurs d’électricité et de cinq fournisseurs de gaz naturel sur le marché résidentiel. La multiplication des offres ne peut qu’inciter les consommateurs à davantage se renseigner avant de souscrire à l’offre aux tarifs réglementés des fournisseurs historiques.
La position des acteurs historiques, EDF et Engie, légèrement fragilisée
Peu surprenant, ainsi, de constater une hausse des changements de fournisseurs énergétiques. La CRE s’attend effectivement à ce que cette tendance se poursuive, toujours à la hausse, dans les prochaines années. Entre 2018 et 2019, 11,9% de clients ont changé d’offres électricité quand 15,8% des consommateurs se sont orientés vers un nouveau fournisseur de gaz. Aussi, si les fournisseurs historiques demeurent en première position sur le marché de l’électricité, leur position sur le marché du gaz prend moins d’aise.
D’après l’étude de la CRE, les fournisseurs historiques, TRV et offres de marché confondus, représentent près de 74% des parts de marché en électricité sur l’année 2019, contre 78% en 2018 et 82% en 2017. Les tarifs réglementés de vente sont encore largement majoritaires. Ce dynamisme change tout à fait côté gaz, où les différentes parts de chargé sont divisés presque parfaitement en trois. Les fournisseurs historiques, toutes offres confondues, restent majoritaires. Ils représentent en 2019 36% du marché avec les TRV et 31% avec les offres de marché.
La fin des tarifs réglementés de vente promettent de nouvelles secousses
La position des fournisseurs historiques se fragilise toutefois, et risque de souffrir davantage alors que le marché de l’énergie va mettre fin aux tarifs réglementés de vente de gaz naturel. Cette décision, actée depuis la loi Énergie Climat du 8 novembre 2019, rentre en action à partir du 1er décembre 2020 pour les professionnels et du 1er juillet 2023 pour les particuliers. Les pouvoirs publics ne détermineront alors plus les évolutions de prix du gaz, et ces TRV, que seuls les acteurs historiques peuvent mettre en vente, ne seront plus sur le marché.
Cela fragilise, côté gaz, un tiers des parts de marché actuel. La fin des TRV donne alors plus d’amplitude aux offres à prix libre pour se populariser sur le marché. Les fournisseurs alternatifs se placent ainsi comme nouveaux acteurs, bien qu’ils devront également repenser les offres qui s’alignent aujourd’hui sur les TRV, soit les offres à prix indexés. Ces secousses du marché de l’énergie, aux yeux de la CRE, sont toutefois positives. Elles permettent en effet de renouveler la diversité du panel énergétique français et d’encourager les consommateurs à opter pour un fournisseur au plus près de leur demande.
Un œil attentif de la CRE sur les offres d’énergie verte, en plein essor
Les consommateurs possèdent de plus en plus de liberté quant à leurs décisions énergétiques, grâce à la libéralisation du marché. Pour beaucoup, c’est l’occasion de se tourner vers de nouvelles structures qui permettent peut-être plus efficacement de participer à la transition énergétique. Alors que la France se positionne comme un des leaders environnementaux, cherchant à atteindre le net zéro en émissions de carbone d’ici 2050, l’émulsion citoyenne autour de la cause environnementale suit également. Les consommateurs s’orientent alors plus facilement vers les offres d’énergie verte.
La CRE insiste de ce fait sur l’importance d’être attentif quant aux promesses des fournisseurs sur le marché sur cette énergie verte déployée. Elle rappelle qu’à ce jour, le seul biais de participer à la transition énergétique par son offre énergie est d’opter pour des Garanties d’Origine. C’est en effet l’unique dispositif qui permet de remonter l’origine de l’énergie injectée dans le réseau. De nombreux fournisseurs verts achètent ainsi des GO pour justifier leur énergie solaire ou hydraulique, par exemple, achetée à des producteurs indépendants et renouvelables en France.
Une transparence absolue des fournisseurs d’énergie verte est alors attendue, pour ne pas induire le consommateur en erreur. L’ADEME songe par conséquent à créer un label particulier, qui préciserait les services réels qu’apporteraient les offres pour la transition énergétique. Ce nouveau label, en réflexion, permettrait alors de souligner les offres permettant activement de construire de nouvelles installations de production renouvelable. Le client aurait alors d’autant plus de clairvoyance sur l’implication réelle de ces nouveaux acteurs, promis 100% vert.
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olivier
le 6 décembre 2020 à 8h03