Ce 3 mars, RTE a publié son bilan de l’année 2020 concernant la consommation électrique. Il en ressort des informations surprenantes. En effet, avec le télétravail, il était légitime de supposer que la consommation d’électricité avait progressé. Pourtant, c’est le phénomène inverse qui s’est produit. RTE, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité, démontre que l’année 2020 va marquer les esprits également en termes d’électricité. Ce fut une année très particulière pour tout l’Hexagone, dans tous les domaines. Le Covid-19 a impacté la consommation d’électricité, mais d’une façon plutôt positive. Les énergies renouvelables se voient d’ailleurs prendre une place plus importante.
Une baisse de la consommation électrique encore jamais vue en 2020
Le bilan 2020 de RTE est sans appel ; que ce soit en termes de production ou de consommation, la baisse reste significative. La crise économique a forcément un impact sur la consommation d’énergie des Français. L’industrie est un des secteurs qui a d’ailleurs été le plus touché avec une baisse de 10%, quand d’autres ont vu une baisse de leur consommation aller jusqu’à – 25%. L’automobile, la sidérurgie ou encore les transports ferroviaires n’ont, par contre, pas été impacté de la même manière.
Le confinement a joué un grand rôle dans cette baisse de la consommation électrique. En effet, selon RTE, après les premiers jours du confinement de mars, une baisse a déjà pu être constatée. Pour quelle raison ? De nombreuses entreprises et industries ont dû se mettre à l’arrêt et un grand nombre de commerces ont dû fermer leurs portes. Cela a eu pour conséquence de faire chuter considérablement la consommation d’électricité. Sur l’année 2020, cette baisse se chiffre à -3,5%, après les corrections de variation météorologique. Du côté de la production, c’est une chute de 7% qui en ressort. Depuis plus de 20 ans, c’est le taux de production le plus bas jamais vue.
Source RTE de la consommation brute depuis 2013.
Les usagers peuvent facilement penser que le télétravail aurait sûrement dû faire, a contrario, augmenter la consommation. Cependant, l’hiver a été très clément au niveau des températures. Les foyers n’ont donc pas chauffé chez eux autant que les années précédentes. 2020 est, à ce titre, l’année la plus chaude enregistrée en France, avec une augmentation de 0,97°C comparée à la température moyenne de référence. Ainsi, la baisse du chauffage compense facilement le télétravail. La baisse des températures couplées avec la consommation d’électricité en baisse dans les bureaux compensent celle dans les domiciles.
L’énergie éolienne, la troisième source de production d’électricité
C’est un grand pas pour la transition énergétique de voir l’éolien prendre une plus grande part dans la production électrique. En effet, sur l’année 2020, il est possible de constater une baisse de la part du nucléaire, tandis que l’énergie éolienne devient la troisième source de production d’électricité. Le nucléaire est toujours en tête avec une part de 67,1%, et est suivi par l’hydraulique qui détient 13% de la part de source de production. Sur la troisième marche du podium : l’éolien avec 7,9%. C’est encore faible comparé aux deux précédents, mais c’est une évolution qui est positive. Les autres énergies renouvelables (thermique, solaire et les bioénergies) progressent également dans le bon sens, avec respectivement 7,5%, 2,5% et 1,9% de la part de production.
Source RTE, répartition des parts de production d’électricité.
Malgré encore une forte part du nucléaire, celle-ci a considérablement diminué. Le pic de 2005 lui donnait 78,5% de cette part. Ce phénomène est d’ailleurs dû à la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim, et également au report de nombreuses maintenances de centrales. Ce qui a d’ailleurs également eu une influence sur la baisse de la consommation électrique. Il est d’ailleurs notable également que les parcs d’énergies renouvelables se développent de plus en plus sur le territoire français. En effet, le parc éolien a progressé de 6,9% sur l’année 2020 et le solaire de 8,6%. Les parcs d’énergies renouvelables représentent désormais 41,1% du patrimoine français contre 45,1% pour le nucléaire, ce qui est une belle avancée pour consommer plus vert.
Même si la France voit une augmentation considérable de ses énergies renouvelables, au niveau européen l’Hexagone est encore bien faible. En effet, l’énergie éolienne représente uniquement 9% des besoins en électricité des Français, contrairement au Danemark où cette part représente 48% de ses résidents. Le pays qui abrite Coppenhague est d’ailleurs à la tête du classement européen à cet égard. Malgré la baisse de la consommation électrique, la part d’énergies renouvelables, elle, progresse de manière satisfaisante.
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