Le marché des énergies renouvelables a connu de nombreux bouleversements au cours de cette dernière année, marquée par une pandémie mondiale. La crise du Covid-19 a effectivement impacté la production d’énergies renouvelables de différentes manières et le dernier rapport de l’AIE (Agence Internationale Energie) vient d’être publié. L’organisme a été créé en 1974 et son rôle est de recommander des politiques améliorant la fiabilité, le caractère abordable et la durabilité de l’énergie. Son dernier rapport évoque les perspectives futures pour 2021 et 2022, ainsi que les difficultés rencontrées dans certains pays. La longue marche de la France et du monde pour atteindre 100% d’énergies renouvelables est en cours, et elle son avancée reste stable malgré quelques ralentissements.
L’impact mondial de la crise sanitaire du coronavirus sur le secteur des énergies renouvelables
Les énergies renouvelables constituent l’unique source d’énergie pour laquelle la demande a augmenté en 2020, malgré la pandémie. La consommation de l’ensemble des autres combustibles a en effet diminué. Les sources d’énergie renouvelable vont-elles devenir plus populaires aux lendemains de cette crise internationale ?
État des lieux du marché des énergies renouvelables
Selon le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, de nouvelles capacités mondiales sont prévues pour les années à venir, spécifiquement pour 2021 et 2022. Le secteur a cependant connu des pertes importantes et il est primordial de faire un point sur les prévisions de la production de biocarburants. La baisse de la demande de transport a affecté le secteur, qui a donc subi d’importantes pertes.
Les énergies renouvelables sont en plein développement ces dernières années.
Globalement, les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 90% de l’expansion des nouvelles capacités électriques dans le monde. En 2020, les ajouts annuels de capacité renouvelable ont atteint 45%, soit près de 280 GW. Il s’agit ici de la plus forte augmentation en glissement annuel depuis l’année 2019. Ainsi, ce type d’ajout de capacité exceptionnellement élevé semble donc devenir aujourd’hui une norme.
De plus, le développement du solaire photovoltaïque via l’expansion du nombre de panneaux solaires continue de battre des records. Les ajouts annuels atteignent effectivement presque 50% de plus par rapport au niveau pré-pandémique en 2019. La capacité éolienne a également augmenté de plus de 90% en 2020, atteignant désormais 114 GW. Et même si le rythme de la croissance annuelle du marché ralentit en 2021 et 2022, il reste tout de même 50% plus élevé que la moyenne 2017-2019.
Chine, États-Unis, Europe : quel développement pour les énergies vertes ?
Le développement des énergies vertes est contrasté, selon les pays concernés. D’un autre côté, la Chine maintient son ralentissement concernant l’adoption des énergies renouvelables. Le reste du monde permet de contrebalancer ce retard et ainsi de maintenir le rythme d’expansion des énergies renouvelables. A contrario, la croissance de la capacité de l’Europe s’accélère grâce au soutien politique des entreprises en plein essor. Ces dernières injectent de l’argent au sein du marché des contrats d’achat d’électricité et cela contribue ainsi à baisser les coûts du photovoltaïque.
L’IAE (L’agence Internationale de l’Énergie) vient de publier son dernier rapport concernant les énergies renouvelables.
Du côté des États-Unis maintenant, les prévisions sont plus optimistes grâce à l’extension des crédits d’impôts fédéraux. Les nouveaux objectifs américains de réduction des émissions et le projet de loi sur les infrastructures devraient permettre de stimuler l’expansion des énergies renouvelables après 2022. Tout cela dépendra bien évidemment de l’éventuelle adoption de ces projets. Qui plus est, la production de biocarburants destinés aux transports devrait rebondir et atteindre les volumes de 2019 d’ici 2021. Cette dernière a connu une chute notable de 8% courant 2020. Bonne nouvelle, la production devrait également augmenter de 7% en 2022.
Enfin, la capacité de production mondiale d’huile végétale hydrotraitée (HVO) devrait doubler au cours des deux prochaines années. Ce phénomène devrait augmenter considérablement la capacité de production de biocarburant à partir de déchets et de résidus.
Ainsi, la crise pandémique a eu des effets directs sur le marché des énergies renouvelables, même si ce dernier parvient à maintenant une certaine croissance. Mais qu’en est-il concrètement de l’électricité verte et des biocarburants ? Place à l’analyse de ces secteurs.
La forte expansion du marché de l’électricité renouvelable en 2020
Bonne nouvelle, les échéances politiques sur les principaux marchés ont propulsé les ajouts de capacité renouvelable mondiale à environ 280 GW en 2020. Il s’agit ici de la plus forte augmentation d’une année sur l’autre au cours des deux dernières décennies.
En effet, malgré les nombreux défis rencontrés par la chaîne d’approvisionnement et les retards de construction inhérents à la pandémie, les ajouts de capacité renouvelable ont connu une augmentation de 45% par rapport à 2019. La hausse inédite de 90% des ajouts de capacité éolienne mondiale est la source de cette expansion. Cette croissance record est également portée par l’augmentation de 23% des nouvelles installations solaires photovoltaïques. Ces dernières atteignent environ 135 GW en 2020.
Le marché de l’électricité renouvelable est en pleine expansion malgré la crise du Covid-19.
Pour expliquer cela, il faut bien évidemment mentionner la Chine, les États-Unis et le Vietnam. Ces pays ont effectivement largement contribué aux ajouts de capacité renouvelable en 2020. La Chine a par exemple contribué à l’augmentation de plus de 80% des installations annuelles. En France par exemple, nous assistons au succès grandissant des fournisseurs d’électricité verte, comme Planète OUI, Mint Energie, ou encore eKWateur. Actuellement 5ème fournisseur d’énergie en France, ekWateur est entré en Bourse le lundi 10 mai dernier. Le fournisseur espère ainsi lever jusqu’à 44 millions d’euros sur les marchés, afin d’atteindre le cap du million de compteurs d’ici 2025.
Ces ajouts de capacité d’énergie renouvelable devraient se maintenir avec 270 GW devenant opérationnels en 2021 et 280 GW en 2022. Ainsi, les énergies renouvelables devraient représenter 90% de l’augmentation totale de la capacité électrique mondiale en 2021 et 2022.
Un marché marqué par un rebond inégal des biocarburants en 2021
La demande globale de biocarburants pour le transport a diminué de 8%, pour finalement atteindre 150 milliards de litres en 2020. Ce chiffre dépasse ainsi les prévisions de Renewables 2020, à hauteur de 144 milliards de litres. Cependant, une forte baisse de production d’éthanol s’enregistre au Brésil et en Amérique. La production de biodiesel en Europe a également diminué. Au final, la baisse de la production sur ces marchés représente 90% des baisses de production de biocarburants de 2019 à 2020. De quoi démontrer que les énergies renouvelables restent un marché fragile.
Le rapport Renewables 2020 prévoit ainsi que la production mondiale de biocarburants devrait retrouver son niveau de 2019 en 2021. Il note cependant qu’elle se fera de manière inégale. En effet, la production de biodiesel et d’huile végétale hydrotraitée (HVO) augmente mondialement parlant et l’éthanol quant à lui se développe en Inde.
Les biocarburants affichent un rebond inégal en 2021, notamment à cause d’une baisse de la demande globale en énergies renouvelables.
Si les futurs projets se construisent selon le calendrier en vigueur, la capacité de production d’HVO devrait être 50% plus élevée en 2021 que l’année précédente. Attention tout de même aux effets néfastes de la crise du covid-19 sur la demande. Cette crise a effectivement eu des effets néfastes sur la production de biocarburants en Indonésie, en Malaisie et au Brésil par exemple. Par chance, cette production de biocarburants devrait tout de même être supérieure à 7% en 2022 par rapport à 2021, grâce à l’expansion du HVO et du biodiesel aux États-Unis et en Indonésie.
Ainsi, la production de biodiesel, y compris le HVO, est supérieure de 10% en 2021 par rapport à 2019. Ce phénomène s’explique par d’importantes extensions de capacité. Cependant, la mise en œuvre des politiques des différents pays évoqués s’est ralentie depuis le début de la crise pandémique. Ces retards de politique sont majoritairement dus à la perturbation de la demande de carburant. Ils sont également causés par les préoccupations gouvernementales intrinsèques à la crise mondiale de Covid-19.
Ces ralentissements, bien qu’ils soient légers, impactent tout de même le marché des biocarburants. Et malgré une croissance notable, cette dernière subit des ralentissements qui impactent les évolutions à venir sur le marché. Les décisions gouvernementales et la gestion de la crise permettront ainsi de voir l’évolution du marché des énergies renouvelables.
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