Energies

Quelques mois avant la COP26, qui se tiendra du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow, l’Agence internationale de l’énergie a sorti un rapport appelant à décarboner le secteur de l’énergie au plus vite. Publié le 18 mai dernier, il apporte de nombreuses préconisations pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°. Pour ce faire, l’organisation prône une diminution importante des énergies fossiles, et un recours aux énergies renouvelables et nucléaires. Ce rapport a été rédigé à la demande de la présidence de la conférence sur le climat. Il vise à préparer les discussions de la COP26. Le secteur de l’énergie est aujourd’hui à l’origine de 3/4 des émissions de gaz à effet de serre. Il y a donc urgence à agir.

Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’objectif visé par l’AIE

L’Agence nationale de l’énergie a publié le 18 mai dernier une feuille de route visant à atteindre la neutralité carbone en 2050. Comme l’explique Amandine Lepoutre, présidente du think tank Thinkers and Doers dans sa tribune publiée dans le magazine Challenges, « Il convient de cesser dès maintenant tout nouveau projet d’exploration gazier ou pétrolier« . En effet, l’AIE affirme que pour atteindre cet objectif il est nécessaire de renoncer dès maintenant à tout nouvel investissement dans ce secteur.

Plus aucun centime ne doit donc être dépensé dans un puits pétrolier ou un champ gazier. L’organisation prévoit aussi la fin de la vente de voitures à moteur thermique neuves d’ici 2035. À côté de ces restrictions, il est essentiel d’augmenter drastiquement la part d’énergies renouvelables. D’ici 2030, il convient donc de mettre en place 4 fois plus d’installations photovoltaïques ou éoliennes. 90% de l’électricité devra venir des renouvelables en 2050. Un pari difficile mais essentiel pour limiter le réchauffement climatique.

éoliennes

L’énergie éolienne est une part importante des énergies renouvelables.

Ce processus ne pourra se faire qu’avec une électrification massive des usages, notamment dans le secteur des transports. D’abord la voiture, puis l’aérien et le transport maritime. Cela permettrait de faire chuter la part des énergies fossiles, ainsi que la consommation de charbon et de pétrole. Tout cela bien sûr « requiert une action forte de la part des gouvernements » comme l’indique Fatih Birol, directeur de l’AIE.

Comme le souligne Amandine Lepoutre dans sa tribune, cela implique d’accroître massivement les investissements dans le secteur de l’énergie. Ceux-ci passeraient donc de 2 000 à 5 000 milliards de dollars par an. Des coûts importants, mais qui resteraient inférieurs aux coûts engendrés si rien n’est fait. L’AIE calcule même que cela ajouterait 0,4 point de croissance par an au PIB mondial.

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L’utilisation de nouvelles technologies pour limiter le réchauffement climatique

Pour atteindre cet objectif de neutralité carbone en 2050 et donc limiter l’impact du réchauffement climatique, il faut relever de nombreux défis. En effet, la plupart des technologies nécessaires à cette évolution en sont encore au stade de la démonstration. Cela concerne par exemple l’hydrogène vert, le solaire, la capture et le stockage de carbone. L’Agence Internationale de l’Énergie prévoit que d’ici à 2050, la moitié des réductions de gaz à effet de serre proviendront de ces technologies. Amandine Lepoutre estime que l’organisation est optimiste à ce sujet, peut-être trop.

Elle souligne également un fait important, mentionné dans un précédent rapport de l’Agence nationale de l’énergie. Celui-ci fait état des limites de la croissance verte. Elle explique que « délaisser au plus vite les énergies fossiles […] laisserait place à une course folle aux minerais« . Celle-ci pourrait engendrer de forts dégâts sociaux et environnementaux. Ces minerais se situent dans un petit nombre de pays. Il faudrait bien organiser ce système pour éviter tout débordement.

énergies fossiles

La part des énergies fossiles devrait passer de 80 à 20% dans le mix énergétique mondial pour parvenir au Zéro émission nette.

Il n’en reste pas moins que le message de l’organisation reste fort car il opère un virage à 180°. L’AIE a longtemps été pro fossiles mais ôte aujourd’hui toute légitimité à l’industrie pétrolière. Dorénavant, plus de soutien des subventions publiques en faveur de nouveaux projets d’extraction. La fin des énergies fossiles représente un vrai changement de paradigme, essentiel pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°.

Si les entreprises ont un rôle majeur à jouer grâce aux contrats de performance énergétique notamment, les consommateurs doivent aussi revoir leurs habitudes. Amandine Lepoutre affirme que les citoyens doivent « modifier leurs comportements et agir en conséquence« . Les dirigeants politiques, les entreprises, les citoyens : tout le monde doit prendre sa part de responsabilité. Le directeur de l’AIE est assez optimiste quant à la réalisation des objectifs, si toutes les préconisations de l’organisation sont respectées.

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