Ces dernières années, le prix de l’électricité en France a subi de nombreuses hausses. Il a augmenté, en l’espace de 10 ans, de plus de 50%. Et cette tendance ne risque pas de toucher à sa fin. La Comission de Régulation de l’Energie vient en effet d’annoncer dans un communiqué que le tarif réglementé de vente de l’électricité allait augmenter de 0,48% dès le 1er août 2021. Même si cette hausse ne représente pas grand-chose, et qu’elle est bien en dessous de la barre des1%, cela ne laisse présager de bon pour les années à venir. Interrogés sur les sujets, les experts redoutent une hausse significative dès février 2022. Cette dernière pourrait être bien plus importante que celle d’août 2021, et pourrait même atteindre les 8%. Explications.
La CRE annonce 0,48% d’augmentation du tarif réglementé prévu en août 2021
Deux fois par an, en février et en août, la Comission de Régulation de l’Energie (CRE) livre un rapport aux ministères de l’Economie et de la transition Ecologique. Ce dernier porte sur le prix du tarif réglementé de vente de l’électricité. Le TRVE peut en effet, à cette période, être revu à la hausse ou à la baisse. Ces fluctuations dépendent essentiellement de plusieurs paramètres, notamment les coûts de distribution, de fourniture, ou encore d’acheminement. Cette année, dans son communiqué, la CRE préconisait une augmentation de 0,48% du tarif réglementé de vente de l’électricité pour les particuliers, et de 0,38% pour les professionnels.
Cette hausse du prix de l’électricité, la CRE l’associe en grande partie à l’entrée en vigueur de la TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité). Néanmoins, le gel des tarifs de l’électricité par l’état en 2019 pour éviter une hausse des tarifs n’y est pas pour rien. En effet, le retard pris durant cette année doit maintenant être rattrapé. Également en cause, la hausse du coût d’acheminement de l’électricité. En résulte une hausse de 4€ par an pour les ménages français moyens, et de 6€ par an pour les entreprises. Cette augmentation est en réalité la suite logique à la hausse significative de 10% qu’avait subis le prix de vente du gaz en juillet dernier.
Interrogé sur le sujet, Frank Roubanovitch, le président du Comité de liaison des entreprises consommatrices d’électricité, dénonce une flambée incroyable des prix du marché de l’énergie. En quelques mois, ces derniers sont rapidement passés de 40€/MWh au prix incroyable de 72€/MWh. Soit une hausse soudaine de plus de 40%. Cette flambée des prix du marché reflète notamment l’évolution à la hausse des prix du carbone et de certaines matières premières. On estime même qu’ils pourraient atteindre les 100€/MWh d’ici à décembre 2021. Cette dernière projection pourrait même impacter durablement le prix de l’énergie en France, puisque les prix du mois de décembre servent de référence à la CRE pour le calcul de février.
Ce qu’il faut retenir sur la hausse des tarifs de l’électricité :
- +0,48% à partir du 1er août ;
- soit 4€ par an pour les ménages Français ;
- TRVE, proposé par EDF, réglementé par la CRE ;
- peut-être révisé deux fois par an, en février et en août.
Une hausse significative de 7 à 8% prévue en février 2022
D’après BFM Businness, cette flambée des prix pourrait induire une hausse du tarif bleu en février 2022. Cette dernière pourrait même atteindre les 8%. Conséquence dramatique, cette hausse du prix de l’électricité viendrait fortement alourdir les dépenses mensuelles des Français. Dans un contexte économique tendu, au lendemain de la crise du Covid-19, le gouvernement tente de trouver des solutions. En effet, la tendance n’est plus à l’inversion de la courbe. L’état chercherait d’avantage à minimiser l’impact de ces hausses de l’électricité sur le pouvoir d’achat des citoyens. Pour ce faire, de nombreuses solutions sont évoquées.
Dans un premier temps, une réduction des taxes pesant sur les factures serait envisagée. À l’heure actuelle, les taxes sur l’énergie, hors TVA, pèsent 3x plus sur les factures qu’en 2008. La CSPE, représentant un tiers de la facture d’électricité des Français, serait notamment pointée du doigt. La contribution au service public de l’énergie a en effet subit une hausse de plus de 550% entre 2002 et 2015 avant d’être bloquée à 2,25€/kWh. Si le ministère de l’écologie est favorable à cette baisse, le ministère de l’économie se montre moins enthousiasme. En effet, le déficit budgétaire lié au Covid-19 ne permettrait pas de réduction importante des taxes.
Autre solution envisagée : imposer à EDF de revendre une plus grosse part de sa production. Le fournisseur historique est en effet tenu de fournir un pourcentage de sa production en électricité aux fournisseurs alternatifs. Cette part s’élève aujourd’hui à 25% de sa production nucléaire, soit 100 TWh. Une augmentation de son pourcentage de revente pourrait induire non pas une baisse des prix du marché, mais une stabilisation de ceux-ci. En revanche, réduire ce plafond obligerait les fournisseurs à acheter de l’électricité auprès de producteurs locaux, ou du marché de gros non régulé ; les économies et remises sur le tarif bleu seraient alors bien moins importantes.
Deux solutions sont donc envisagées face à cette hausse du prix de l’électricité. Reste à savoir si l’effort inévitable viendra du budget de l’État, ou des finances du fournisseur historique. Réponse en automne 2021.
Les solutions envisagées pour remédier à cette augmentation :
- une baisse des taxes sur l’énergie, notamment la CSPE ;
- problème : le déficit budgétaire lié à la crise sanitaire ;
- imposer à EDF de revendre une plus grosse part de son électricité ;
- problème : pénalise les finances d’EDF ;
- décision finale prise à l’automne.
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Bansai
le 24 juillet 2021 à 8h51
Clément Menand
le 26 juillet 2021 à 10h02