Energies

Les personnes ayant des factures de gaz ou d’électricité à payer ne peuvent pas être passées à côté ; le prix de l’énergie a considérablement augmenté. Ces hausses sont non seulement spectaculaires de par leur fréquence mais aussi de par leur ampleur. On parle tout de même d’augmentations du gaz naturel de 10% en juillet, 5% en août et de 8,7% en septembre. Les causes en sont multiples, et les solutions pas si simples à trouver ou à appliquer. Comment s’en sortent les voisins européens ? Est-ce qu’une réponse groupée et coordonnée de la part de l’UE (héritière de la CECA, qui régulait la vente de charbon et d’acier à l’époque) à cette envolée des prix peut être trouvée ? C’est la question qu’il convient de se poser en ces heures sombres.

Pourquoi les prix du gaz et de l’électricité augmentent-ils autant en France ?

La France est un gros consommateur d’énergie, du fait de la grande maturité du réseau de distribution français et de la grande activité économique du pays. Seulement, le problème vient de l’approvisionnement en ressources. En effet, la France ne possède quasiment pas de réserves de gaz naturel sur son territoire. Concernant la production électrique, la grande majorité de l’électricité est créée par des centrales nucléaires. Elles nécessitent une logistique très précise et de temps à autre doivent être arrêtées pour inspection et rechargement du combustible.

La flambée des prix du gaz naturel se précise : +5% en octobre

Le prix du gaz naturel est en général défini par l’offre et la demande, ainsi que par les différentes taxes imposées par le gouvernement. L’an dernier, du fait de la pandémie de Covid, la demande de gaz a régressé à bien des égards, du fait de la baisse de l’activité économique. Cela a entraîné un ralentissement de l’extraction et de la livraison de gaz, car si la demande est moins élevée, il est alors inutile d’inonder le marché car le gaz non vendu verra son prix diminuer grandement.

C’est ainsi que l’on se retrouve avec un prix du gaz qui, aujourd’hui, crève le plafond. Plusieurs raisons à cela : la forte reprise économique mondiale, l’augmentation de la demande en Asie, en Europe et au Moyen-Orient, et, pour finir, une offre qui ne suit pas car les différents producteurs n’ont pas tous repris l’activité d’extraction et de liquéfaction du gaz naturel. Cela implique donc une augmentation impressionnante et dont on ne voit pas la fin, ces choses-là prenant du temps en général.

Hausse des prix de l’électricité estimée à 10% en février 2022 : comment payer moins cher ?

L’électricité et le gaz naturel sont liés dans la définition de leur prix. Il existe des centrales électriques qui fonctionnent au gaz naturel, certes en minorité. Dans ce cas-là, le lien entre les deux énergies est facile à faire : si le prix du gaz naturel est élevé, le coût de production de l’électricité va également augmenter. Par ailleurs, les centrales de gaz produisant de l’électricité génèrent davantage de CO2. En conséquence de quoi une taxe, baptisée Quota CO2, doit être réglée, impactant le prix de l’électricité générée.

Ce n’est que l’un des soucis pointés du doigt par UFC – Que Choisir, qui a tiré la sonnette d’alarme sur les coûts estimés de l’électricité pour février 2022. La hausse de 10% TTC supposée serait également due au fonctionnement de l’ARENH, octroyant à l’ensemble des fournisseurs un volume de la production nucléaire d’EDF. Une fois ce quota dépassé toutefois, les opérateurs alternatifs doivent se fournir sur le marché de gros. La combinaison des frais inhérents à l’électricité et aux circonstances dues à la Covid-19 provoque un bouleversement sans précédent. À ce titre, le fournisseur OVO Energy, pourtant incliné aux bons plans de l’électricité, s’est résolu à revenir, dès le mois d’octobre 2021, aux tarifs réglementés en attendant que les prix se tassent.

Contrat électricité prix fixe Eni

Heureusement, il existe encore quelques contrats d’électricité permettant de sécuriser le budget dévolu à l’énergie. À cette fin, l’offre Webeo d’Eni garantit une année de prix bloqué et fixe, avec 3% de remise sur les tarifs réglementés au moment de la souscription. Cela permet de rasséréner le consommateur, qui n’aura pas à dépenser des sommes évoluant au gré des fluctuations du marché.

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Quel impact en Europe et comment faire pour éviter de graves répercussions ?

Les bourses européennes de l’énergie sont un indicateur flagrant de l’évolution des prix. Par exemple, en 2019, le prix du MWh s’échangeait à environ 60€ sur ce marché. C’est un marché d’appoint, qui permet aux pays qui font face à un besoin ponctuel de combler ce besoin. Moyennant un tarif à l’instant T qui peut être plus cher. En ce moment, et c’est également la raison de l’augmentation des prix, le tarif est à environ 210€ chez nos voisins italiens, belges et néerlandais, et même 420£ pour nos voisins anglais, qui sont très tributaires de leurs installations éoliennes maritimes et qui se retrouvent devant une pénurie de vent (!) leur faisant perdre environ 25% de leur production d’électricité.

Quels sont les recours des pays membres de l’Union européenne face à l’inflation énergétique ?

Les pays membres de l’Union Européenne pourraient se concerter pour apporter une réponse cohérente et mutualiser leurs efforts pour enrayer ce phénomène. Pour le moment, cela n’est pas le cas et cela entraîne des disparités dans les situations respectives de chacun. Par exemple, l’Espagne, qui est un pays ou la production d’électricité dépend beaucoup du gaz naturel, se retrouve dans une situation intenable et voit sa facture augmenter d’environ 60% depuis un an.

La réponse de l’État espagnol a été de baisser les taxes sur la production électrique et sur son utilisation. Cela permet de faire économiser aux clients assez pour endiguer temporairement cette hausse, en baissant ces taxes à 0,5%, ce qui est le minimum requis par l’Union Européenne. En France, par exemple, le gouvernement a décidé de rehausser son chèque énergie en rajoutant 100€ aux bénéficiaires.

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Accélérer sa transition énergétique : l’exemple de l’Allemagne

Les deux pays leaders de l’Union Européenne que sont la France et l’Allemagne ont tout de même des motifs d’espoirs. C’est via cette crise énergétique sans précédent au niveau de l’inflation de ses tarifs que peuvent venir leur salut et leur indépendance énergétique. Il s’agit de prendre les bonnes décisions et d’avoir le courage de les mettre en application.

Le parc éolien allemand pour produire de l'énergie verte

Le parc éolien allemand pour produire de l’énergie verte et renouvelable

L’Allemagne a déjà commencé sa transition énergétique depuis l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima en 2011. Aujourd’hui, le pays en est au point de s’équiper en panneaux solaires et en énergie renouvelable de manière massive. Le plus grand parc éolien d’Europe vient de voir le jour, procurant de l’électricité pour environ 50000 foyers allemands. C’est-à-dire qu’une portion toujours plus grande de la population se dirige vers une énergie verte, renouvelable et indépendante des aléas du marché économique.

Et la France dans tout ça ? Comment réagit-elle à ces augmentations du gaz et de l’électricité ?

La France, elle, investit de plus en plus dans la biomasse. En effet, on est passé en une décennie d’une usine de biogaz à environ 114. Une multiplication bienvenue, surtout pour un pays qui produit autant de denrées alimentaires et de déchets. Ce sont les deux principales ressources nécessaires pour créer du biométhane. À l’heure actuelle, la production française de biogaz est d’environ 3,6 TWh par an.

C’est une augmentation substantielle par rapport à l’année 2019 par exemple. Malheureusement, la part de biogaz dans les foyers n’est que d’1%, et le gouvernement souhaiterait atteindre entre 7 et 10% à l’orée 2028. Pour cela, il faudrait qu’il s’inspire de l’Espagne et de sa réduction de taxe pour rendre ce combustible attractif. On passerait alors d’un pays dépendant du bon vouloir des producteurs de gaz à un pays principal leader dans ce domaine en Europe.

Pour l’électricité, pas de solution miracle en vue pour le moment. L’augmentation de 10% estimée par UFC – Que Choisir alerte l’association, qui demande plusieurs recours. Parmi ceux-là, relever le plafond de l’ARENH, pour l’instant de 100 TWh, jusqu’à 150 TWh paraît l’un des plus probables. Cependant, une telle expérience ne permettrait que de diluer dans le temps les frais à régler à travers les factures d’électricité.

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