Energies

Mercredi 15 septembre, le prix du gaz sur le marché européen atteignait un chiffre record. 79,81€ le megawattheure, soit le prix le plus haut jamais observé sur le marché européen de référence. Face à cette flambée incroyable, toute l’Europe s’organise. Les différents gouvernements des pays de l’UE proposent aides et réductions des charges à leur population, afin de réduire le poids de ces augmentations. Néanmoins, cette hausse spectaculaire des prix pose de nombreuses problématiques. La Russie, premier fournisseur de gaz d’Europe, est au centre des préoccupations. Ayant récemment achevé la construction de son gazoduc Nord Stream 2, très controversé sur la scène politique, le gouvernement Russe est soupçonné de jouer double jeu pour servir ses propres intérêts. Décryptage des tenants et aboutissant de cette crise retentissante du gaz.

Flambée des prix du gaz sur le marché européen : une augmentation historique record

Qui a peur des grands méchants prix du gaz ? L’Europe, c’est évident. Depuis plusieurs années, les dirigeants des pays de l‘Union Européenne redoutent une flambée record des prix du gaz au kWh. Les mandats se sont succédé dans la crainte sans augmentation du prix du gaz. Or, il suffisait d’un petit relâchement, d’un quart de seconde à espérer le meilleur pour que les prix s’enflamment. Le spectre tant redouté d’une augmentation des tarifs du gaz sur le marché européen est maintenant une réalité tangible. Mercredi 15 septembre, les prix du gaz au mWh atteignaient ainsi un niveau inimaginable, encore jamais observé sur le marché européen de référence (TTF) : 79,81€.

Le prix du gaz atteint des sommets

La flambée des prix de l’énergie est en partie due au montant du gaz naturel, n’ayant de cesse d’augmenter.

Ce prix faramineux est le résultat d’une augmentation spectaculaire de 30% depuis le début de la semaine. En cause, une reprise économique mondiale musclée après la longue crise de la Covid-19. L’Asie, consommateur de gaz de plus en plus présent sur le marché, est notamment pointé du doigt. La demande en gaz du continent a explosé depuis quelque temps. Les experts de l’énergie expliquent aussi cette hausse soudaine par un niveau de stocks de gaz en Europe exceptionnellement bas. Côté russe, premier acteur du gaz en Europe, un incendie dans une centrale de gaz en août a grandement réduit leur exportation.

Avec cette flambée incontrôlable des prix, des problèmes politiques, sociaux et économiques émergent peu à peu. Afin de limiter les retombées sur les consommateurs, les gouvernements déploient des mesures historiques. Il faut dire que les prix du gaz influent indirectement les prix de l’électricité. Une augmentation généralisée des prix de l’énergie en Europe est donc à prévoir dans les prochains mois. Ainsi, en France, 100€ d’aides seront versés aux ménages les plus modestes. L’Espagne, pays dépendant énormément du gaz, entend, quant à elle, réduire les taxes sur l’électricité et minimiser les rémunérations des centrales électriques. En Italie, une partie des fonds versée par le plan de relance européen seront utilisés pour aider les familles modestes à faire face à ces augmentations.

L’augmentation des prix du gaz sur le marché européen :

  • un prix record de 79,81€/mWh ;
  • augmentation de 30% en une semaine :
  • la reprise économique après la crise du Covid19 en cause ;
  • les pays prévoient des aides pour lutter contre la hausse des prix.
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La Russie accusée d’entretenir la crise du gaz pour ses intêrets personnels

Qu’en est-il alors du rôle de la Russie dans tout ça ? Premier fournisseur de gaz du vieux continent, la faible implication de la Russie est vue d’un mauvais œil par les pays membre de l’UE. Pour cause : la Russie est soupçonnée d’entretenir des prix élevés du gaz sur le marché européen afin d’affirmer la nécessité de son gazoduc Nord Stream 2, très controversé sur la scène géopolitique internationale. Ainsi, les prix du gaz naturel en Europe pourraient être grandement réduits avec l’aide de la Russie. Toutefois, le pays semble réduire volontairement ses exportations de gaz.

Mardi, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) interpellait d’ailleurs la Russie, demandant au pays d’en « faire plus » sur le plan de l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Sur le papier, il est effectivement vrai que les exportations de la Russie en termes de gaz sont en baisse par rapport à 2020. Il semblerait alors que la Russie ne fournisse pas autant de gaz qu’elle le pourrait, alimentant ainsi indirectement la hausse des prix du gaz. Ce faisant, le pays soutient la mise en service de son gazoduc Nord Stream 2. Le gouvernement soutient en effet que la mise en service de ce gazoduc pourrait permettre de réguler le marché du gaz européen.

Malheureusement, ce n’est pas aussi simple. Vivement critiqué, le Nord Stream 2 participerait activement à une dépendance énergétique de l’Europe au profit de la Russie. D’autres, en revanche, critiquent le projet pour ses objectifs allant à l’encontre de la transition énergétique. Avec la construction de ce gazoduc, l’Union Européenne ne semble pas être en accord avec son objectif de neutralité carbone totale pour 2050. Des problématiques environnementales et économiques qui viennent s’ajouter aux problèmes sociétaux que pose cette augmentation des prix de l’énergie. En 2018, c’était d’ailleurs la hausse des prix de l’électricité qui avait déclenché la crise des gilets jaunes.

Le rôle de la Russie dans la crise du gaz en Europe :

  • accusée de ne pas en faire assez par l’AIE ;
  • fournis moins de gaz en 2020/2021 qu’en 2019 ;
  • retient ses exportations pour justifier la mise en place du gazoduc Nord Stream 2 ;
  • une mise en service vivement contestée.
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