Energies

Depuis 2019, sur demande du gouvernement, RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, mène une étude de grande envergure sur les futurs énergétiques possible, d’ici à 2050. Au programme, un cadrage net des objectifs permettant d’atteindre la neutralité carbone souhaitée pour 2050. Mais également l’encadrement des méthodes et des hypothèses sur le statut de l’énergie en 2050, ainsi qu’une consultation de l’opinion publique, aussi bien que la mobilisation d’avis d’experts sur l’énergie et de scientifiques. Pour faire simple, le gestionnaire du réseau se charge actuellement de prendre la température et de donner la direction générale à prendre pour la suite des évènements concernant la neutralité carbone, et la transition énergétique. Dans cette optique, RTE vient de rendre son bilan de la première phase de cette étude des futurs énergétiques.

Rapport des futurs énergétiques pour 2021 par RTE : que raconte cette étude ?

Le rapport de RTE se penche essentiellement sur la neutralité carbone, flambeau de la transition énergétique pour 2050. Pour cela, le gestionnaire étudie les moyens viables à mettre en œuvre pour sortir des énergies fossiles, en adoptant notamment de nouvelles stratégies énergétiques. Ces moyens appellent invariablement un bouleversement de l’économie, pour une transformation massive de l’industrie. Les  secteurs dépendant encore énormément des énergies carbones, comme le secteur du transport, sont particulièrement visés. Dans les faits, ces transformations risquent malencontreusement d’entrer en conflits avec d’autres objectifs environnementaux.

Les principaux scénarios énergétiques étudiés par RTE pour l’échéance 2050

Dans les faits, des projections de différents scénarios, ainsi que des simulations des répercussions qu’ils engendrent sont réalisées par RTE. Dans son rapport, le gestionnaire établit une description détaillée du système électrique actuel, et étudie ses évolutions possibles dans les prochaines décennies. Ainsi, le rapport anticipe le coût des opérations de transformation, et l’impact direct sur la vie des usagers, afin d’étudier, à terme, la viabilité des scénarios envisagés.

Les énergies renouvelables joueront une part importante dans le mix énergétique

50 à 100% de production issues de sources renouvelables sont attendus dans le mix énergétique de 2050.

Dans ce but précis, des trajectoires détaillées, jalonnées par des objectifs précis pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050 sont alors établies. Différents scénarios sont en effet à l’étude concernant le mix énergétique. Ils préconisent, entre autres, une part des énergies renouvelables s’élevant à 100% d’ici à 2050, ou, encore, un mix énergétique avec une abondance des EnR, allant de pair avec un programme de renouveau du parc nucléaire.

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Une sortie totale du nucléaire pour 2050 : quelles conséquences selon RTE ?

Avec ce scénario, RTE envisage les conséquences d’une fermeture des réacteurs nucléaires en service accélérée dès 2030. En parallèle, une installation décuplée de parcs éoliens maritimes et terrestres et de centrales photovoltaïques est prévue dans cette simulation. Avec cette nouvelle organisation de l’énergie, 36% de production en électricité sera issue d’énergie solaire (soit 208 GW), 21% d’origine éolienne terrestre (74 GW) et 31% d’éolienne maritime (62 GW). Le reste de la production étant constitué d’énergie hydraulique.

Accent mis sur le développement des EnR et renouvellement du parc nucléaire : un bouleversement ?

Ici, le gestionnaire pense à un renouvellement minimal du parc nucléaire, avec notamment la construction et l’installation de réacteurs de troisième génération. Dans ce scénario, le remplacement du parc nucléaire actuel, alors désuet, par des EnR, est grandement privilégié. Pas d’ouverture de nouvelles centrales nucléaires en vue, mais une réhabilitation et une remise à neuf des anciennes.

Renouvellement du parc nucléaire dans le mix energétique

Ainsi, 20% de l’électricité produite sera d’origine photovoltaïque (soit 110 Gw), 17% viendra d’installations éoliennes terrestres (soit 55 Gw) et 24% d’énergie éolienne en mer (soit 45 Gw). Un total de 27% de l’électricité produite proviendra de sources nucléaires, combinant l’ancien (parcs non réhabilités) et le nouveau nucléaire (soit un total de 29 Gw).

Part égale de nucléaire et d’énergies renouvelables pour la production énergétique en 2050

Enfin, dans le dernier des scénarios principaux envisagés par RTE, l’accent est mis sur le mix énergétique, reposant sur une part égale de nucléaire et d’énergie renouvelables d’ici à 2050. Ce chiffre de 50% d’énergie nucléaire n’est pas, comme il semblerait à première vue, une décision politique. RTE présente ici, au contraire, une projection réaliste en vue des renouvellements possibles du parc nucléaire et de la durée de vie des réacteurs. 50% d’énergie nucléaire dans le mix énergétique semble être le maximum possible d’ici à 2050.

Pour cette simulation, le gestionnaire propose un fonctionnement étendu des réacteurs actuellement en activité, sous l’accord d’un examen de sécurité. Une construction plus lente et contrôlée des nouveaux réacteurs de troisième génération est également à prévoir. Ici, la part du nucléaire se stabilise donc à 50%, nouveaux et ancien nucléaire réuni, pour atteindre les 52 Gw de production. Le reste des énergies renouvelable se constitue à 15% de l’éolien maritime et terrestre, soit 65 Gw, et 13% d’énergie photovoltaïque, soit 70 Gw. Le reste de la production serait constitué d’énergie hydraulique à hauteur de 10%.

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Quels antécédents majeurs ont motivé l’élaboration des scénarios à l’étude ?

Comme explicité précédemment, ces prévisions pour le futur énergétique se basent sur l’organisation actuelle de la production et de la consommation en électricité. Ces scénarios prennent également en compte la volonté d’établir une neutralité carbone à l’horizon 2050. Une production en énergie renouvelable représentant de 50 à 100% de l’électricité est donc attendue d’ici à 2050. De même, une sobriété du mode de vie et des consommations est attendue pour constituer un effort collectif contre le réchauffement climatique.

mix énergétique : le rôle de l'industrie et du secteur des transports

Les secteurs de l’industrie et des transports sont actuellement les plus gros consommateurs d’énergies fossiles.

Ces différents scénarios établis par RTE posent, en vérité, un choix difficile. Celui-ci étant la relance du parc nucléaire français. Cette décision majeure représente un engagement sur un temps long. Que le parc nucléaire soit renouvelé ou non, il en découle de nombreuses implications aussi bien techniques, qu’économiques, écologiques ou sociétales. Sans compter que les réacteurs nucléaires français sont majoritairement de deuxième génération. Ils ont été construits et installés entre 1970 et 1990, et devront inévitablement être stoppés d’ici à 2060 pour des raisons industrielles.

Actuellement, les secteurs de l’industrie, des transports et du bâtiment sont les plus gros consommateurs d’énergies fossiles, et donc les plus gros émetteurs de CO2. Une électrification rapide de ces secteurs devra donc se jouer sur les décennies précédent 2050. Tous ces enjeux jouent un rôle majeur dans le développement de la transition énergétique. Ils ont donc servi de base à l’élaboration des scénarios du gestionnaire pour 2050.

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Pourquoi l’étude des futurs énergétiques de RTE est-elle menée ?

Comme évoqué précédemment, les enjeux climatiques et écologiques modernes appellent une transformation du système de consommation et de production de l’électricité. Pour encadrer ces transformations, le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité RTE étudie les différents problèmes qu’ils poseront. Ainsi, le gestionnaire dégage clairement toutes les contraintes découlant des propositions de transformation du réseau électrique français. Il se concentre également sur les conséquences de ces décisions, d’où l’élaboration de différents scénarios, avec l’anticipation des résultats.

Part du nucléaire dans le mix énergétique 2050

Dans le cas d’un renouvellement du parc nucléaire comme dans le cas d’un déploiement massif des EnR, des problèmes se posent. La construction de nouveaux réacteurs nucléaires exige en effet des coûts maîtrisés, et à une vitesse de production accélérée, accompagnée d’une durée de vie bien plus grande pour les réacteurs. De l’autre côté, le développement des énergies renouvelables demande le franchissement de certaines barrières technologiques, et la maîtrise de solutions encore à l’état de test. Aucune solution n’est donc entièrement bénéfique : pour chaque scénario, des concessions et des progrès sont attendus.

Enfin, à l’horizon 2050, RTE prévoit une consommation nationale avoisinant les 645 TWh. Dans le cas d’une sobriété du mode consommation, avec une réduction des déplacements individuels au profit de modes de transports en commun et la diminution de consommation des biens manufacturés, cette consommation pourrait être réduit de 100 TWh. Enfin, il est à noter que, pour la première fois, l’ajout d’une partie « adaptation au changement climatique » vient accompagner la partie « atténuation du changement climatique ».

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