Energies

Cette année 2021 est particulièrement rude pour tous les foyers qui se fournissent en gaz. Les augmentations ne font que s’enchaîner, avec une nouvelle hausse juste à l’approche de la période froide. C’est pourquoi le gouvernement décide de mettre en place le fameux bouclier tarifaire, qui prévoit notamment le gel du tarif réglementé du gaz jusqu’au mois d’avril 2022. Pourtant les causes des augmentations ne se limitent pas à une forte demande sur le marché de l’énergie. Des raisons liées à la géopolitique entrent également en jeu. Ainsi même quand la demande devrait chuter au retour du printemps, certains prévoient déjà que la situation reste bloquée.

Le gel du prix du gaz sera-t-il prolongé jusqu’au 1er juillet ?

Depuis janvier 2021, le prix du gaz a augmenté de 57%. Une montée des prix vertigineuse qui se fait ressentir sur les factures des particuliers comme des professionnels. L'emballement du marché ne semble pas près de s’arrêter, surtout à l’approche de l’hiver où la consommation est toujours plus importante que le reste de l’année. Face à la situation, le gouvernement annonce début octobre le gel du prix du kWh de gaz, et une limitation de la hausse du tarif réglementé pour l’électricité.

Bouclier prix du gaz

Combien de temps le bouclier tarifaire va-t-il rester levé ?

Ces mesures sont effectives jusqu’en avril 2022. À cette période, la consommation chute habituellement. En toute logique, les prix doivent donc suivre la tendance et repartir à la baisse. En attendant, il incombe aux fournisseurs d’énergie d’absorber les variations sur le prix du gaz. Ensuite, elle doit être répercutée progressivement sur les factures, de manière à lisser les prix. Pourtant il est possible que le marché ne revienne pas au beau fixe dès lors.

Voilà pourquoi Jean-François Carenco, président de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), prévoit déjà que le gel des prix va être prolongé au moins jusqu’au début du mois de juillet 2022. C’est du moins dans ce sens que la Commission travaille à l’heure actuelle. Si cette extension peut apparaître comme une bonne nouvelle, la réalité n’est pas forcément aussi positive. Cela ne reviendrait qu’à repousser un peu plus le moment où il faudra payer la différence.

L’évolution du prix du gaz dans les mois à venir :

  • pour le moment, la hausse est de 57% sur le prix du kWh de gaz ;
  • après une nouvelle hausse en octobre, le gouvernement gèle les prix jusqu’en avril 2022 ;
  • pour la CRE, il faut que ce blocage soit prolongé au moins jusqu’au 1er juillet ;
  • ce qui revient à repousser le moment où les ménages vont devoir payer les augmentations ;
  • cela traduit aussi une situation qui n’est probablement pas prête de se stabiliser.
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La Russie veut imposer NordStream2 face à ses opposants européens

La prolongation du blocage sur le prix du gaz jusqu’à l’été n’est pas anodine. Cela peut faire craindre que le coût de l’énergie ne soit pas près de baisser, même lorsque la demande des ménages va diminuer. Tout ceci pourrait bien trouver son explication dans la situation internationale. En particulier entre l’Europe et la Russie de Vladimir Poutine. Cette dernière est accusée de maintenir volontairement la distribution de gaz à un niveau inférieur à ses capacités. Elle rétorque que c’est à l’Europe de signer les meilleurs contrats de gaz sur le long terme pour stabiliser le marché.

Gazoduc prix du gaz

Petit à petit, le projet de gazoduc NordStream2 fait son chemin à travers l’Europe…

Pour la Russie, l’enjeu est notamment d’accélérer le déploiement, et surtout l’acceptation de son projet de gazoduc NordStream2. Controversée par plusieurs États membres de l’Union européenne, cette nouvelle infrastructure promet de faire baisser le prix du gaz en délivrant de très importants volumes. Le pays des Tsar jouerait donc à un jeu dangereux, en essayant de forcer ses clients à admettre que ce gazoduc est maintenant indispensable pour répondre aux enjeux de la fourniture de gaz en Europe.

De l’autre côté de la table des négociations, l’Allemagne s’engage dans un bras de fer avec la Russie. Notamment parce que la nouvelle coalition au pouvoir à la suite des élections, est susceptible de compter dans ses rangs le parti des Verts Die Grünen. Contrairement à Angela Merkel, ils ne voient pas le projet de gazoduc d’un très bon œil. S’ils viennent à peser dans la balance, le prix du gaz naturel en Europe risque bien de rester au sommet de la crête. À moins de trouver une nouvelle entente, ce qui revient à dire qu’il faut faire des concessions sur NordStream2.

La situation européenne sur les évolutions du prix du gaz :

  • des membres de l’UE accusent la Russie de ralentir volontairement sa distribution de gaz ;
  • dans les faits, la distribution est effectivement en baisse ;
  • la Russie compte imposer son projet de gazoduc NordStream2 ;
  • un déploiement qui risque de ne pas plaire aux Verts en Allemagne, fortement opposés ;
  • les négociations ne concernent donc pas uniquement l’offre et la demande de gaz.
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