La France est le premier État au monde en matière d’exportation d’électricité. À la vue de son prix au kWh, de ses capacités en énergie ou encore ses réacteurs nucléaires, il est d’autant plus étonnant de constater une importation importante d’électricité au mois de septembre. Devançant l’Allemagne en matière de production électrique, l’Hexagone table essentiellement pour cela sur le nucléaire, le plaçant deuxième au niveau mondial dans ce domaine. Le nucléaire français représentait en 2018 70,2 % de la production d’électricité du pays. De ce fait, la France peut aisément produire et vendre de l’électricité à moindre coût. Malgré tout, il arrive que la France importe de cette énergie, pour plusieurs raisons. Retour sur cette augmentation de l’importation de septembre.
La France importe en excès de l’électricité en septembre : les raisons
En septembre 2020, la France étonne la scène internationale en important de l’électricité pour une raison inédite. Avec la pandémie et le retard des travaux sur les réseaux publics entre autres, la France perd de sa capacité à produire comme avant. La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim fin juin 2020 a également provoqué, selon les ingénieurs, d’importants manques en terme d’énergie. Pourtant, selon EDF, il n’y aurait pas eu besoin de compenser cette perte dans la région d’Alsace. L’État invite tout de même à réduire sa consommation grâce à la transition énergétique. Ainsi, cela limiterait l'empreinte carbone déjà bien élevée avec l’émission des gaz à effet de serre de la fermeture des réacteurs.
En février 2020, le premier réacteur de la centrale nucléaire d’Alsace, Fessenheim, fermait après une quarantaine d’années de bons et loyaux services. Entre cette fermeture et celle du deuxième réacteur de juin, il y a eu le confinement. EDF respecte un calendrier annuel avec divers travaux sur plusieurs mois. Le premier fournisseur d’électricité tente au mieux d’être prêt avant l’hiver pour couvrir les besoins des Français pendant les grands froids. Cette année, la Covid-19 et son lot de restrictions des chantiers de maintenance a ralenti les efforts des missions de service public.
Pour pallier ce manque d’avancée et ainsi les besoins des habitants cet hiver, il a été urgent de décider d’un plan de repli. Par conséquent, la France a dû importer avant la période de décembre. Cela a permis d’éviter les coupures d’électricité en cas de manquement d’énergie cet hiver. De plus, le contexte météorologique n’a pas été en faveur d’EDF en septembre. En effet, les trois premières semaines ont révélé un taux de vent bien inférieur aux attentes estimées. Sans le vent, la production d’électricité éolienne baisse considérablement. Pour comprendre la consommation d’électricité en France, RTE-France propose une explication complète pour voir les pics des Français et les besoins à couvrir.
Les raisons habituelles de l’importation d’électricité en France : une prévention financière et de stockage
La France a pourtant l’habitude d’importer un peu de cette énergie en son sein. À l’inverse de l’Allemagne qui a totalement abandonné cette manière de produire, la France possède encore 19 centrales nucléaires. Malgré tout, c’est vers ce pays en général que la France se tourne lorsqu’il faut importer de l’électricité. En cas de panne d’un réacteur, l’énergie éolienne de la France est beaucoup moins productive que celle de son voisin, qui peut donc lui vendre de l’électricité.
Il est possible qu’un des réacteurs de la France tombe en panne pendant son fonctionnement, comme ç’a pu être le cas avec Fessenheim. EDF pouvait alors réellement craindre de ne pas assurer l’ensemble des besoins en matière d’électricité. Pour éviter de tomber en manque d’énergie pour de bon, la France prévoit un stock d’électricité en important d’Allemagne. Si le pays constate également une demande plus accrue de l’électricité par ses consommateurs (industries ou même les ménages dans un hiver rude), il faudra également importer. Enfin, la France peut décider d’importer dans le cas où le prix du kWh de ses voisins est beaucoup plus attractifs que celui de ses parcs.
Pour information, il arrive de plus en plus souvent que le prix de l’électricité se retrouve négatif. Récemment, ce phénomène a été constaté une nouvelle fois en Allemagne et en France. Dans les Pays-Bas et en Belgique, il a été constaté la même chose. Ainsi, cet épisode rejoint celui de la France pendant le premier confinement, où la demande en énergie a brutalement chuté. Dès lors, il y a eu une production d’électricité trop élevée par rapport aux besoins. Les parcs éoliens sont appelés à brider leur production dans le cas où cela durerait longtemps.
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Fabien
le 5 novembre 2020 à 9h04
Nataf
le 5 novembre 2020 à 5h18