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La CLCV, une importante association pour la protection du consommateur, vient de se positionner contre la libéralisation du marché électrique. Cette nouvelle fait suite à l’échec de l’ouverture à la concurrence. En effet, la CLCV (Consommation logement et cadre de vie), reproche au marché électrique actuel une ouverture à la concurrence qui n’est pas rentable pour les consommateurs. Ils vont même jusqu’à indiquer qu’il arrive régulièrement que moyens de pression sont mis en place par certains fournisseurs. Qui plus est, les prix ne sont pas plus avantageux et continuent d’augmenter malgré l’ouverture à la concurrence. La CLCV souhaite donc un rétrécissement du marché. Cependant, cela doit s’accompagner d’une régularisation des tarifs en application par EDF.

La fin de la libéralisation du marché électrique souhaitée par la CLCV

Avec la libéralisation du marché électrique, EDF a vu apparaître depuis 2007 environ 43 concurrents. C’est en tout cas le nombre de nouveaux fournisseurs affiché par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Pourtant, la plupart des consommateurs restent fidèles à Engie ou EDF. Cela s’explique par le fait que l’ouverture à la concurrence n’a pas permis aux consommateurs de voir le choix des abonnements se diversifier ou de profiter de vrais prix bas. Qui plus est, il ne faut pas oublier qu’à l’heure actuelle, EDF détient presque la totalité de l’électricité en France. Dans les faits, il produit plus de 81% de l’électricité française. Seul son parc nucléaire permet de produire 70% de la production électrique.

La CLCV a réalisé un communiqué de presse à propos des résultats de cette ouverture du marché, qui, pour l’association de consommateurs, est un échec. Si les nouveaux fournisseurs proposent aujourd’hui des prix « concurrentiels », ils restent tous dans la même gamme de prix. Les promotions sont d’ailleurs souvent les mêmes et ne s’appliquent que sur la part variable de l’abonnement. Ce sont souvent des réductions comprises entre 10 et 15% sur le prix hors taxe du prix du kWh. Cette réduction s’applique par rapport au tarif bleu de référence appliqué par EDF. Pourtant, ces réductions sont bien moins importantes que ce qui peut paraître. En effet, une fois la réduction ramenée au prix toute taxe comprise, le prix remisé n’arrive à une réduction que de 5 à 7% dans le meilleur des cas.

Courbe prix électricité en France

Courbe montrant l’évolution des prix de l’électricité et de la consommation dans les foyers Français

Cette différence minime de prix ne justifie donc pas une véritable ouverture à la concurrence. Une autre donnée relevée par la CLCV indique que EDF n’hésite pas à augmenter le prix de son tarif bleu afin de soutenir les concurrents. Le but est que les nouveaux fournisseurs puissent faire une meilleure marge. Tous font donc référence aux prix du plus gros producteur plutôt que de proposer des offres plus agressives ou sur un autre modèle, ce qui implique qu’EDF reste le leader sur le marché et a un pouvoir conséquent sur les petites entreprises.

Qui plus est, selon les offres, quelques contraintes ou des services sont retirés par rapport aux offres d’EDF. Par exemple, le client peut se voir obligé d’accepter le prélèvement automatique. Il est aussi possible que le fournisseur d’énergie ayant profité de la libéralisation du marché électrique ne propose pas de service client par téléphone par exemple, ce qui reste pourtant le moyen privilégier de communication avec une entreprise par les Français. Les services peuvent donc être dégradés pour un coût qui ne tombe pas vraiment.

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Un nouveau modèle de tarification de l’électricité ?

La CLCV soutient que l’ouverture des marchés sur différents secteurs reste souvent le meilleur moyen d’offrir aux consommateurs une plus large gamme de choix et de prix. En revanche, ils comprennent aussi que cela ne peut pas fonctionner pour l’électricité. Pour eux, les nouveaux fournisseurs d’énergie ne jouent pas suffisamment le jeu en ne diversifiant pas les offres ce qui ne permet pas de produire un vrai système de concurrence. Il s’agit bien d’un problème d’absence d’innovation qui les conduit à penser qu’il vaut mieux lutter contre la libéralisation des marchés et regrouper les fournisseurs d’ici 2025.

parc nucleaire EDF plus gros producteur electricite

Le parc nucléaire EDF produit 70% de l’électricité, EDF gagnerait donc le monopole de cette énergie si la fin de la libéralisation du marché advenait

Le partage du nucléaire par la libéralisation du marché de l’énergie est une tentative à durée de vie limitée mise en place par l’Etat. L’idée était de prendre exemple sur le marché Texan afin de parvenir à une diversification des offres. La période d’essai de ce modèle doit prendre fin en 2025. En attendant, les nouveaux fournisseurs sont soutenus, mais le but est bien qu’ils pensent sur le long terme en devenant énergéticiens. L’objectif est également de déployer de nouvelles solutions pour une énergie plus respectueuse de la planète. Cependant, le manque d’offres et le fait que les fournisseurs n’ont rien construit laissent penser qu’il est temps de mettre un terme à cet essai.

La CLCV vote donc pour la fin de la période de transition puisque les résultats ne sont pas bons. Cela provoquerait donc, d’ici 2025, un rassemblement des distributeurs d’énergie. Avec ce regroupement qui conduirait à un quasi-monopole de la vente d’électricité, la CLCV demande qu’une régulation des prix se fasse de manière très contrôlée. Plutôt que de suivre le modèle texan qui vient de montrer ses limites, le modèle Québécois devient privilégié.

D’ailleurs, il est bon de se rappeler certaines choses par rapport au modèle Texan. En effet, ceux qui ont opté pour la libéralisation du marché rencontrent régulièrement des difficultés, qu’elles soient financières ou énergétiques. Récemment, le Texas s’est retrouvé dans une situation critique, par exemple. Le modèle québécois avec son offre d’électricité monopolisée mais contrôlée semble la seule alternative possible selon CLCV. Du moins, c’est le cas actuellement et avec le temps tout peut être amené à changer. Pour que les choses évoluent, il faudra tout de même que les fournisseurs d’énergie deviennent compétitifs sur le plan des avancées technologiques vers une transition énergetique.

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