D’après un rapport publié ce jeudi par UFC-Que Choisir, le prix de l’électricité est en pleine inflation en France. D’après ce même rapport, le tarif réglementé d’EDF aurait augmenté de 50% en 10 ans. Payons-nous trop cher notre électricité, particuliers et professionnels ? La question est intéressante car depuis de nombreuses années, on entend de partout que notre énergie est peu coûteuse dans l’Hexagone. EDF est un roi incontesté en France. Il revend à tous les autres fournisseurs d’énergie l’électricité qu’il produit. Cependant, l’entreprise française est en pleine réforme, et son avenir est incertain. Zoom sur les tenants et aboutissant d’une spirale des prix de l’électricité sur le territoire national.
Les tarifs d’électricité du géant EDF sont dans le collimateur de l’association loi de 1901
Le président de l’association de défense des consommateurs Alain Bazot souhaite que l’“On demande beaucoup plus de transparence sur la réforme qui est en train de se préparer ». La demande formulée n’apparaît pas comme ça, ex nihilo. En effet, le rapport publié par UFC-Que Choisir est clair. Le tarif réglementé de vente de l’électricité, illustré par le contrat bleu d’EDF, a augmenté de 1,61% à la date du 1er février 2021. Cette hausse serait la prolongation d’une dynamique d’inflation commencée il y a maintenant 10 ans. Souvent montrée du doigt comme seul facteur véritablement coupable de ces mécaniques : la fiscalité. Cependant, ici, il ne serait pas question de ça. Selon UFC-Que Choisir, il est temps de tout mettre à plat et de rendre la situation moins opaque.
L’électricité en France – comme de partout dans le monde – est un vrai enjeu de société, surtout avec la transition énergétique à l’œuvre. La question des tarifs d’un tel produit de première nécessité pourrait peser lourd dans la balance pour les prochaines élections présidentielles. Car oui, un consommateur est avant tout autre chose un électeur. Toujours selon Alain Bazot, “On se rend compte que depuis cinq ans, la méthode de calcul de ce tarif réglementé est dans une spirale d’augmentation toujours plus importante”.
Plus précisément, le rapport publié par UFC-Que Choisir met en lumière le fait que l’augmentation du tarif bleu et réglementé se concentre principalement sur les 3 dernières années. En fait, les années suivant les dernières élections présidentielles représentent à elles seules 50% de l’inflation depuis 2010. Un possible clin d’œil à ce qui a été fait, voulu ou non réalisé par le gouvernement français. L’association de protection des consommateurs se positionne dans le champ politique et dans la sphère publique à l’horizon 2022.
D’après UFC-Que Choisir « Les consommateurs ne seraient pas suffisamment informés«
La future réforme d’EDF est centrale dans le questionnement, si l’on comprend bien le dossier à charge d’UFC-Que Choisir. En effet, historiquement, le prix du tarif réglementé a toujours été imposé par EDF. Le mécanisme n’est pourtant pas si compliqué de premier abord. Grosso modo, selon les principes fondamentaux de l’ARENH, c’est l’entreprise nationale qui produit l’électricité et la revend aux autres entreprises qui sont aussi des petits concurrents. C’est comme cela que fonctionne le dispositif depuis la libéralisation du marché de l’énergie en 2007.
Le tarif est lui-même extrêmement réglementé et représente 42€ le mégawattheure ou MWh. Les bâtons qui coincent les rouages de cette articulation entre EDF et ses vassaux seraient inhérents à la conjoncture du monde de l’énergie en France et en Europe : coût de production plus élevé de l’électron, vieillissement des réseaux permettant la distribution de l’électricité, etc. Les causes semblent multifactorielles comme c’est souvent le cas. Selon UFC-Que Choisir, tout cela cache une autre vérité.
Que cela soit vrai ou faux n’est pas vraiment le problème. L’association attaque EDF et les fournisseurs d’énergie français pour manque de transparence sur la situation. Les réformes de l’ARENH et d’EDF, qui se déroulent actuellement et depuis un certain temps à Bruxelles, patinent dans l’ombre. Il faut dire que c’est un sujet épineux pour une raison simple à comprendre mais relativement étrange. En fait, l’ARENH est dans le collimateur de l’Union européenne pour concurrence déloyale car favorisant trop les entreprises françaises. Critiquée par ses homologues continentaux, elle mettrait en péril le marché commun européen.
UFC-Que Choisir demande donc un moratoire sur les négociations de la nouvelle régulation du nucléaire entre EDF, le gouvernement français et la Comission européenne. D’après l’association loi 1901, il faudrait la mise en place d’un débat public sur la question, histoire que les consommateurs soient suffisamment informés de ce qui se déroule actuellement. En effet, seule la transparence permet à tout un chacun de rester informé des coûts réellement supportés par EDF dans le cadre de sa production d’électricité nucléaire.
Dans ces circonstances, UFC-Que Choisir conseille aux autorités compétentes de « déplafonner immédiatement les volumes d’ARENH accessibles par les fournisseurs » dans le but de donner « un coup d’arrêt à la spirale inflationniste actuelle« .
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Manuel Alcaraz
le 23 mai 2021 à 14h59
Odile Lemouland
le 21 mai 2021 à 16h01
Ferey Nadine
le 23 mai 2021 à 12h09