EDF

Faisant de plus en plus parler de lui, le projet Hercule lancé par EDF peine pourtant à trouver des partisans. En effet, de nombreuses incertitudes pointent le bout de leur nez quant à ce projet développé par l’entreprise d’énergie française. Telle une hydre de Lerne, de nouvelles problématiques apparaissent continuellement. Aujourd’hui, la Commission européenne continue en effet d’émettre des doutes sur le bien-fondé de ce projet Hercule. Face à cela, le PDG d’EDF se défend tel un lion de Némée en cage, mais ne réussit toujours pas à convaincre ses détracteurs, toujours plus virulents.

Le PDG d’EDF recadre l’objectif du projet Hercule

Depuis de longs mois déjà, le projet Hercule se défend tant bien que mal. Face à un Parlement qui émet continuellement des doutes sur cette nouvelle idée, censée renflouer les caisses d’EDF, le PDG de l’entreprise, Jean-Bernard Lévy, tente de rassurer toute oreille ne restant pas sourde à ses explications.

De base, les pertes économiques qu’a subies EDF expliquent en partie sa création du projet Hercule. Ce projet en question a pour but de relancer les offres de la concurrence sur le marché de l’énergie nucléaire. Ainsi, à terme, les tarifs doivent être revus à la hausse, permettant au fournisseur d’énergie français d’enfin voir ses gains augmenter.

Energie nucléaire d'EDF

Le nucléaire reste au cœur des préoccupations d’EDF.

Pour ce faire, EDF doit donc passer par ce fameux projet Hercule. Ici, le principe reste simple : diviser EDF en trois factions distinctes, chacune axée sur un mode de production d’énergie spécifique. C’est à ce niveau-là que le bât blesse : qui dit division du groupe dit possibilité d’avoir une scission marquée, et une privatisation de certaines branches.

Pourtant, Jean-Bernard Lévy continue de défendre son projet. « Il n’y aura pas de scission, il n’y aura pas de privatisation », affirme-t-il. L’État détiendra toujours majoritairement la partie nucléaire d’EDF, qui serait, à l’instar de la partie hydraulique, entièrement publique. Seule la partie axée sur l’énergie renouvelable s’ouvrirait aux capitaux privés. Par cette manœuvre, le PDG d’EDF entend développer au maximum le renouvelable et l’hydraulique afin d’augmenter ses recettes. Ensuite, il compte pouvoir enfin financer massivement son pôle nucléaire.

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Le projet Hercule, un changement parmi d’autres dans l’historique d’EDF ?

Afin de s’en sortir et d’améliorer sa production d’énergie, EDF pourrait miser au final sur des valeurs nobles : l’évolution des infrastructures pour produire une énergie hydraulique et renouvelable. Le but premier ne réside pourtant pas principalement dans cette démarche. L’exécutif du fournisseur EDF veut surtout obtenir de la Commission européenne une augmentation tarifaire du nucléaire français. EDF doit en effet toujours actuellement vendre à prix fixe à ses concurrents une partie de l’électricité produite en centrale nucléaire. Cela ne satisfait cependant pas le géant énergétique.

Au-delà de ça, le problème du possible démantèlement de l’entreprise EDF ou encore celui de sa privatisation via le projet Hercule inquiètent plus. Le PDG d’EDF explique depuis de longs mois que ces cas de figure ne sont pas envisagés. Il argumente même sur le fait que les parties d’EDF partiellement en Bourse vont pouvoir en sortir. Il revient aussi sur le fait que depuis 2000, le fournisseur d’électricité historique a déjà connu de nombreux changements. Son intention n’est donc pas de laisser tomber ce projet Hercule. Son entreprise et lui font en effet des efforts colossaux pour le mener à bien.

Energie hydraulique EDF

Avec l’hydraulique, EDF cherche à maintenir à flot ses finances.

Pour revenir en détail sur les modifications du groupe, Jean-Bernard Lévy rappelle que sous une même enseigne, trois sections dédiées à des énergies différentes doivent se développer :

  • la partie « EDF Bleu », axé sur le nucléaire, toujours publique et détenu par l’Etat ;
  • une section « EDF Vert », alors centrée sur la vente d’énergies vertes et renouvelables afin de favoriser les contrats d’électricité verte, également rejoint par le distributeur Enedis, une section ici ouverte aux capitaux privés ;
  • enfin, le pôle « EDF Azur », focalisé sur les barrages hydrauliques, ici 100% public.

Malgré toutes les bonnes paroles du PDG d’EDF, le projet Hercule continue toutefois de susciter des craintes. De nombreuses grèves des syndicats voient le jour. En parallèle, des personnalités politiques et du monde de l’énergie ont fait part de leur mécontentement envers ces idées, en signant un appel à renoncer à ce projet. Le chemin d’EDF semble donc encore long et compliqué. Les discussions continuent, mais les opposants au projet Hercule sont légion. Entre les agendas politiques, économiques et énergétiques, aucun doute que les débats risquent encore de durer un moment.

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