EDF

La nouvelle est tombée mercredi 28 juillet : le grand projet de réforme d’EDF n’aura pas lieu. Du moins, pas cette année ! Le projet Hercule, rebaptisé depuis « Grand EDF » et visant à diviser les activités du fournisseur historique en 3 entités, a été reporté à la présidentielle 2022. Ce n’est pas la première fois que ce projet faramineux se heurte à des problèmes dans sa mise en place. De nombreux élus, ainsi que des syndicats, avaient en effet fait entendre leur mécontentement dans les derniers mois. Faute d’un accord européen global, et de temps pour le mettre en œuvre, cette réforme n’aboutira finalement pas en 2021. Retour sur ce projet mythologique et sa mise en place des plus chaotique.

Le projet de réforme Grand EDF mis à l’arrêt jusqu’en 2022

Le gouvernement d’Emmanuel Macron a annoncé, ce mercredi 28 juillet, que la grande réforme du groupe EDF ne pourrait être bouclée durant le quinquennat actuel. Ce projet complexe est en effet au cœur de nombreux points de désaccords avec la Commission européenne, suscitant notamment des tensions politiques et syndicales. Pourtant, le gouvernement et Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe EDF, estiment que cette grande réforme est, bien que déplaisante sur certains points, nécessaire pour relancer durablement les activités du fournisseur historique.

Grande réforme de séparation d'EDF en 3 entités

La grande réforme prévoit la séparation du fournisseur historique en trois entités distinctes, dont une responsable des activités hydroélectriques.

Le projet « Grand EDF » est en effet salutaire, et permettrait à EDF de s’inscrire pleinement dans la démarche de transition énergétique dans laquelle s’engage peu à peu la production électrique française. Le PDG d’EDF témoignait d’ailleurs de son inquiétude ce jeudi. Il déclarait que, même si le court terme de la firme est assuré, « notre moyen et notre long terme ne l’est pas ». Malheureusement, faute de temps pour établir un plan d’action cohérent dans lequel chaque partie se retrouve, la grande réforme ne semble pas pouvoir aboutir. Elle prévoit une restructuration des activités d’EDF pour déboucher sur une séparation en trois entités ;

  • La gestion du nucléaire et du réseau électrique haute tension avec EDF Bleu ;
  • Les activités de production d »énergie renouvelable avec EDF Vert ;
  • Les centrales hydroélectriques et l’énergie hydraulique avec EDF Azur.

Cette séparation devrait permettre au géant de l’électricité français d’investir durablement dans la production d’énergie renouvelable, tout en rénovant son parc nucléaire, encore essentiel à l’alimentation du réseau électrique en France. En déplacement en Polynésie française, le président Emmanuel Macron rappelait d’ailleurs l’importance du nucléaire, qui doit accompagner le développement des énergies renouvelables, et non s’y opposer. En discussion depuis maintenant plus de deux ans, ce projet de réforme semble aujourd’hui au point mort. Les problématiques qu’ils soulèvent semblant trop élaborées pour être réglées en un seul quinquennat.

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De gros points de désaccord avec les syndicats et la commission européenne

Ce report, annoncé pour avril 2022, s’explique notamment par des désaccords avec la Comission européenne de Bruxelles. En cause : un projet de loi bancal qui ne convient pas à toutes les parties. Cependant, certaines sources pointent du doigt une action politique. Cette grande réforme serait en effet le départ d’une flambée inévitable des prix de l’énergie. Pas anodin, alors, que le gouvernement souhaite repousser ce projet aux prochaines élections présidentielles. Avec l’augmentation de 0,48% que va subir le prix de l’électricité en août, et les 8% attendus par les experts en février 2022, le gouvernement souhaite vraisemblablement limiter les coûts dans les portefeuilles des Français.

La grande réforme entend subventionner la production nucléaire d'EDF

L’énergie nucléaire reste l’activité de production principale du géant de l’électricité EDF

Du côté des ouvriers, les représentants syndicaux d’EDF craignent que cette réforme cache un éclatement du groupe. Le projet de réforme prévoit en effet l’entrée en bourses et la privatisation de certains secteurs du fournisseur historique. D’autres secteurs d’activité, en revanche, comme la production nucléaire, resteraient majoritairement détenus par l’État Français. Syndicats et parlementaires opposés au projet de loi dénonçaient alors, en juillet dernier, une « désintégration » d’EDF. Le risque de démantèlement du groupe est donc bien présent dans l’esprit des syndicats.

Des progrès dans les discussions, mais pas d’accord global. Voilà ce qui ressort des échanges du gouvernement avec la Comission européenne et les syndicats, ce qui explique le report de la réforme. Pourtant, ce projet semble bien être le seul espoir du groupe EDF, lourdement endetté. La réforme « Grand EDF » promet en effet une revalorisation de l’ARENH en sa faveur, et la réouverture des discussions sur le statut des barrages hydroélectriques. Comme stipulé plus tôt, c’est également les énergies renouvelables qui sont mises au centre de cette restructuration. Malgré son report, la réforme n’est toutefois pas abandonnée par le gouvernement. La suite en avril 2022.

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