L'essentiel à connaître sur les réserves de gaz naturel dans le monde
  • La France ne possède pas de réserves de gaz naturel en abondance;
  • le fournisseur principal de la France est la Norvège, devant la Russie;
  • l’exploitation du gaz de schiste est interdite en France, pour des raisons environnementales.
  • la part de la consommation de gaz naturel en France a augmenté ces 20 dernières années.
  • la part du biogaz en France est de plus en plus importante, passant d’une usine de production en 2011 à 114 en 2020.

Chaque mois, les prix du gaz sont susceptibles de varier. Augmentation, ou réduction de leurs montants, ces évolutions n’ont de cesse d’interpeller les consommateurs. Une question se pose alors : à quoi est due cette progression ? Parmi les facteurs ayant un impact non-négligeable sur la facture de gaz produite à la fin du mois se trouve l’acheminement de l’énergie, depuis son lieu d’extraction jusqu’au domicile du client. La place des réserves de gaz naturel sur le globe terrestre est ainsi un enjeu important du marché de l’énergie. Dans quels pays trouve-t-on en plus grand nombre l’énergie gazière, et que faut-il retenir d’autres sur ces précieuses réserves ?

Où se trouvent les principales réserves de gaz naturel dans le monde ?

Pour répondre à cette question, il convient de s’attarder sur un peu de géopolitique. En effet, au gré des guerres et des évolutions territoriales, le pourcentage de gaz disponible sur un territoire donné est voué à changer. Si un jour le Turkménistan décide de rejoindre la Fédération Russe ou bien la République de Turquie, alors le paysage des producteurs de gaz risque de changer grandement. Ce pays somme toute assez méconnu chez nous possède 9,4% des réserves de gaz mondiales.

localisation réserves de gaz naturel

Où sont réparties les réserves de gaz naturel dans le monde ?

La liste des pays les plus riches en réserves de gaz, dominée par le Moyen-Orient

Certaines régions du globe possèdent davantage de réserves de gaz naturel que d’autres. À ce titre, force est de reconnaître la situation avantageuse dans laquelle se trouvent l’Iran, la Russie, mais également le Qatar. Ces trois pays possèdent quasiment la moitié des réserves mondiales. La logistique d’acheminement vers l’Europe que ce constat entraîne peut être une explication du prix du gaz naturel en France notamment.

D’autres pays figurent haut sur ce classement. La présence de réserves de gaz naturel érige certains pays en exportateurs de cette énergie ; c’est notamment le cas du fournisseur principal du gaz naturel en France, à savoir la Norvège. L’Algérie possède également de conséquentes  réserves sur son territoire. Pour qu’un pays puisse exploiter le gaz naturel, il faut que des gisements gaziers soient découverts puis exploités et rentables.

Les réserves prouvées de gaz naturel dans le monde en 2014 :
Pays Volume en milliards de m³ Pourcentage des réserves mondiales en %
Iran 33800 18,2
Russie 31300 16,8
Qatar 24700 13,3
Turkménistan 17500 9,4
États-Unis 9300 5
Arabie saoudite 8600 4,3
Chine entre 2350 et 9500 (sources non vérifiées) entre 3,8 et 6,4

La carte des réserves de gaz est aujourd’hui quasiment totalement connue. À l’exception du gaz non conventionnel, schiste ou charbon, les pays producteurs de gaz sont quasiment tous au courant de l’ensemble de leurs concurrents sur ce secteur. Il paraît peu probable que ce classement soit bouleversé par la découverte de gisements chez des pays n’en possédant actuellement pas.

Quels sont les meilleurs contrats et abonnements gaz parmi les fournisseurs d'énergie ?
À lire aussiTrouver le meilleur contrat de Gaz
Lire la suite

Quels sont les différents types de réserves de gaz ?

Les gisements de gaz naturel présents sur un territoire sont classables selon plusieurs critères. L’un de ces critères est la concentration en hydrocarbure, car très souvent les gisements de pétrole fournissent également du gaz naturel. À l’époque, ce gaz n’était pas considéré comme une ressource de valeur et n’était donc pas extrait ni acheminé. Il existe également un critère de classement qui est celui de l’avancement de l’exploitation du gisement. On se retrouve donc avec trois types de bassins :

  • les bassins que l’on nomme prolifiques et qui sont riches en hydrocarbures, mêlant pétrole et gaz naturel ;
  • les bassins dits stériles, qui ne permettent pas d’être exploités du fait de leur manque de volume et de la non-rentabilité d’une installation d’extraction ;
  • l’avancement de l’exploitation du gisement est également important, permettant de repérer les bassins dits matures. Ce sont ceux-ci qui sont exploités au mieux. Il existe également des bassins qui sont bientôt à court de gaz, et qui produisent de moins en moins.

Par ailleurs, une autre catégorie de réserves de gaz existe. Celle-ci se répartit en trois types distincts :

  • les réserves prouvées. Il s’agit des gisements déjà connus et exploités, avec un taux d’extraction et de rentabilisation proche de 90% ;
  • les réserves probables présentent un taux de réussite de l’extraction de près de 50%. Elles ne sont toutefois pas exploitées à l’heure actuelle ;
  • pour finir, les réserves possibles, avec un taux d’extraction réussie de 10%.

Combien coûte le gaz dans ces pays par rapport à la France ?

Les pays producteurs de gaz naturel possèdent plusieurs avantages. Notamment, celui de pouvoir faire profiter sa population de gaz conventionnel à des prix très bas. L’exportation permet de faire assez de bénéfices pour permettre des prix très bas. Par exemple, pour un tarif Base en France indexé sur le tarif réglementé, le client doit payer environ 10 centimes par kWh. Bien sûr, ce montant est sujet à modification selon les périodes.

Prix du gaz dans le monde

L’Iran et la Russie bénéficient de grands avantages sur le prix du gaz naturel.

C’est ainsi que les citoyens russes peuvent payer en moyenne moins d’1 centimes par kWh, profitant de sa position préférentielle dans le marché du gaz naturel. De plus, l’une des plus puissantes entreprises d’énergie mondiale, Gazprom, est d’origine russe. Autre exemple de la différence que peut faire l’accès ou non à cette ressource, l’Iran permet à ses concitoyens de profiter du gaz gratuitement. Excellent pour le pouvoir d’achat.

Quels sont les enjeux géopolitiques et financiers des réserves de gaz ?

Comme toute ressource, le commerce du gaz naturel est un enjeu stratégique majeur. Il permet de faire office de levier diplomatique, car si une brouille éclate entre la Russie et la France, en plein mois de décembre et lors d’un épisode de froid intense, comment faire ? Si la Russie décidait de ne plus fournir la France en gaz naturel, de nombreux foyers seraient privés de chauffage ou bien devraient payer un prix bien plus élevé.

Il s’agit bien entendu là d’un scénario catastrophe, mais il révèle l’influence majeure que peut avoir la présence de gisements sur l’échiquier politique mondial. L’économie est ainsi à ne pas sous-estimer, pas plus que ne le serait la variété des acteurs impliqués dans l’extraction de gaz naturel, allant d’entités étatiques à des entreprises privées.

En quoi le paysage politique est-il influencé par le gaz naturel ?

Les accords commerciaux et territoriaux pour laisser passer les gazoducs sont des clés très importantes lors des dialogues interétatiques. Ainsi, certaines guerres ont pu être évitées car elles auraient pu mettre en danger la livraison de gaz par certains pays très puissants, qui ont ainsi pu faire pression pour régler les soucis locaux.

De la même manière, la communauté internationale a tenté également de mettre en place un outil de régulation pour ne pas laisser un trop grand pouvoir entre les mains des principaux pays producteurs. Un levier d’une telle importance ne peut pas être totalement libéralisé, et c’est ainsi qu’est née l’AIE, l’Agence Internationale de l’Énergie. Bien qu’étant privée d’organe exécutif pour faire appliquer ses décisions, elle permet tout de même l’existence d’un lieu de dialogue et d’harmonisation.

Mieux vaut-il s'équiper avec l'électricité ou le gaz ?
À lire aussiChoisir entre l'électricité et le gaz naturel
Lire la suite

Enjeux économiques de l’import et de l’export de gaz naturel

Les enjeux économiques du transport du gaz sont primordiaux. Ce sont eux qui définissent notamment si un gisement de gaz est exploitable ou non, si la rentabilité d’installer des infrastructures est prouvée. L’export du gaz nécessite une logistique très poussée, ainsi que des accords préalables qui peuvent être freinés par de la diplomatie.

Parmi ces logistiques, l’extraction du gaz naturel doit être ensuite suivie par une transformation de la matière première ce qui nécessite une usine de liquéfaction de ce gaz naturel. La principale raison étant le transport de l’énergie gazière, que ce soit via des gazoducs qui doivent également être fabriqués, ou par bateau. Ces bâtiments, que l’on nomme des méthaniers, transportent le gaz sous forme liquide. Enfin, la destination de réception du gaz extrait et liquéfié doit posséder une usine de vaporisation pour réexploiter ce gaz.

Entreprises, pays : qui sont les principaux acteurs de l’exploitation gazière ?

Malgré la puissance que peut conférer la possession d’un gisement de gaz naturel prouvé et exploité, différents modes de fonctionnement sont possibles. Par exemple, dans certains pays ce gisement est géré directement par l’État. Dans d’autres, ce sont des entreprises privées mais sous la garde de l’État. Enfin, il peut exister un fonctionnement consistant à laisser exploiter les gisements par des sociétés privées sans contrôle relatif.

Dans ce dernier cas, la logistique, le coût de recherche et de mise en marche du gisement, ainsi que de la recherche et développement des nouvelles techniques d’extraction et de conservation sont assumés directement par l’entreprise elle-même. Cela peut s’avérer utile pour des États qui peuvent alors concentrer leurs efforts dans d’autres secteurs et qui peuvent malgré tout promulguer des lois d’encadrement de l’activité.

Parmi les grands groupes d’exploitation de ce gaz naturel, on retrouve Gazprom, d’origine russe et très lié au gouvernement.  Concernant les États, ils peuvent soit directement administrer les bassins prolifiques, soit faire payer aux entreprises des licences d’exploitation. Enfin, il existe un équivalent de l’OPEP pour le gaz naturel, appelé CEDIGAZ, qui regroupe les différents pays exportateurs de gaz.

Conseils de MaPetiteEnergie

TotalEnergies est également un producteur, d’origine française, qui possède environ 12% des réserves mondiales. Et cela, malgré la quasi-absence de gisements de gaz naturel sur le territoire français. La Norvège est également un pays qui fournit une grande partie de son gaz naturel à la France. Les relations entre les pays sont donc à scruter pour tenter d’anticiper de potentielles augmentations de prix.

Réserves de gaz naturel et non conventionnel : quel futur pour leur exploitation ?

Le gaz naturel n’étant pas une énergie renouvelable, la question de sa disparition commence à se poser. Bien entendu, il reste des réserves et le temps de voir venir. Malgré tout, il convient de ne pas pratiquer la politique de l’autruche et faire un état des lieux de la consommation et de l’exploitation mondiale.

Notamment, il faut commencer à sensibiliser les clients sur leurs habitudes de consommation et à faire des économies. Il convient également de considérer l’apparition future de plus en plus de gaz de schiste, malgré tous les problèmes que cela suscite. Enfin, pour préparer la suite il faut également préparer des solutions alternatives de type biogaz.

La consommation de gaz naturel proportionnellement aux réserves : état des lieux

Pour commencer, il convient de préciser que les réserves se portent plutôt bien notamment grâce au fait que les pertes de matière première lors de l’extraction du gaz naturel conventionnel sont minimes. Pour un gisement de gaz prouvé, 90% de la matière première est capturée. À titre d’exemple, un gisement de pétrole entraîne des pertes, amenant le taux de conversion à 60%.

Seulement voilà, selon les estimations, il reste entre 55 et 100 ans de réserves de gaz naturel en considérant la consommation actuelle.  Il convient toutefois de relativiser, en amont, ce constat : les estimations énoncées divergent, notamment car elles peuvent être intéressées. Il peut s’agir d’une manipulation, pour ne pas dire falsification, des chiffres.Certains chiffres mis en avant le sont par des entreprises telles que Gazprom et TotalEnergies. BP également avance ses propres estimations et il se peut qu’elles soient mésestimées. Le problème qui peut se poser dans le futur concerne l’approvisionnement en gaz qui risque de causer de grands troubles diplomatiques.

Il existe un phénomène que l’on appelle le « peak oil« , qui veut que les ressources limitées des gisements arrivent à un début de perte de productivité d’exploitation, et la production commence alors un lent déclin et une baisse constante. Heureusement, avec l’apparition de gaz non-conventionnels et la démocratisation de solutions alternatives, la pénurie complète n’est pas encore en vue.

Combien coûte le gaz naturel en Europe ?
À lire aussiTout savoir sur le prix du gaz en Europe
Lire la suite

L’apparition du gaz de schiste et son utilisation

le gaz naturel est souvent la résultante de la décomposition des espèces vivantes qui, avec la pression de la terre, forment un gaz emprisonné dans ce que l’on appelle de la roche mère. Cette roche mère, une fois qu’elle a atteint la croûte terrestre et qu’elle s’est enfoncée sous plus de 2000 mètres de profondeur, forme ce que l’on nomme du Kérogène qui est ensuite extrait et liquéfié. Un nouveau facteur est apparu pour redistribuer les cartes et changer les perspectives sur le gaz naturel.

Ce facteur porte le nom de gaz de schiste. C’est un gaz non conventionnel qui se trouve à l’intérieur des montagnes. Pour réussir à l’atteindre, il faut fracturer la roche en envoyant de l’eau à haute pression à l’intérieur de celle-ci. Selon les autorités américaines (les États-Unis sont les pionniers du gaz de schiste) il existerait autant de gaz de schiste que de gaz naturel dans le monde.

Les plus grandes réserves de gaz de schiste se trouvent aux États-Unis, en Algérie, en Argentine et en Chine. Malheureusement cette solution n’est pas idéale, car elle comporte des contreparties environnementales absolument désastreuses avec notamment :

  • un volume d’eau très important est nécessaire pour effectuer la fracturation;
  • une augmentation du nombre de séismes dus à cette pratique;
  • les écosystèmes et la biodiversité sont souvent très atteints par cette fracturation.

Quel avenir pour le gaz naturel et du biogaz par rapport aux autres énergies ?

Il est donc tout de même intéressant d’avoir un coup d’avance en la matière, et des pays comme la France qui sont dépourvus de réserves de gaz prouvées peuvent tirer leur épingle du jeu grâce à des substituts qui devraient à terme prendre la place du gaz naturel. Parmi ceux-ci se trouve le biogaz, ou biométhane. Le biogaz actuel est issu de l’utilisation du procédé de méthanisation de la matière.

Gaz naturel : l'avenir de cette énergie.

Souvent décrié, le gaz naturel se voit proposé des perspectives certaines pour son avenir.

Comme son nom l’indique, il est issu de la biomasse. Il s’agit donc là d’une ressource renouvelable et non fossile. Par son biais, la France pourrait alors tenir la dragée haute aux pays possédant du gaz naturel et être énergétiquement indépendante. En 2011, on ne comptait qu’une seule usine de méthanisation en France. En 2020, il y en a 114 qui parsèment le territoire, pour une transition énergétique intelligente.

La part du gaz dans le mix énergétique en France
Année Gaz naturel Biogaz et autres énergies renouvelables
1990 8% 4,2%
2019 15,2% 9,2%
Consommation moyenne de gaz en France
À lire aussiLa consommation moyenne de gaz en France
Lire la suite
Cet article vous a-t-il été utile ?
Oui
Non
100% des lecteurs ont trouvé cet article utile
7 votes

-20% sur l'électricité et le gaz !

Plus vous serez nombreux, plus l'offre d'énergie négociée sera competitive pour des économies garanties !

Je cherche

Suivant