À l’égard des syndicats, c’est un euphémisme de dire que Samsung n’a jamais été très conciliant. Les employés liés à ces groupes voyaient leurs libertés de plus en plus réduites. Certains dirigeants s’en verront dépourvus désormais, suite à une décision judiciaire. Car à force de tirer sur la corde, celle-ci a lâché, faisant au passage tomber la tête-pensante du constructeur téléphonique. Une vraie révolution dans le monde de la justice sud-coréenne.
Quand l’administration de Samsung s’écarte de la légalité
C’est avec Lee Sang-hoon, président du conseil d’administration de Samsung Electronics, que l’affaire a récemment encore pris de l’ampleur. Ce dernier, accusé d’avoir saboté des actions syndicales alors établies légalement, perd d’office sa fonction au sein de Samsung. Il vient d’écoper, sous la coupe de la justice, d’un an et demi de prison ferme.
Une vaste organisation de blocage syndical au cœur de Samsung
Si Lee Sang-hoon tombe, ce n’est pas à cause d’une faute unique. Ces entraves à des actions syndicales légitimes ne sont en effet pas si rares chez Samsung. Depuis 2013, année la plus virulente de ce genre d’actes, une vingtaine de cadres accompagnés de Lee Sang-hoon multiplient les agissements anti-syndicat.
Chantage, manipulation et fermeture de filiales : tout était mis en œuvre pour stopper des mouvements syndicaux normalement autorisés. De nombreux collaborateurs ont rapporté que les dirigeants en question mettaient sur la table une diminution drastique du salaire pour les syndicalistes visés. Des entreprises de sous-traitants agissant dans le sens des actions syndicales se retrouvaient également ciblées. À défaut de favoriser le patronat, leur fermeture définitive s’amorçait tout simplement.
Tous les coupables finalement écartés de la firme téléphonique coréenne
C’est au total trente-deux membres du personnel et de la direction de Samsung qui se retrouvent sur le banc des accusés pour ces actes frauduleux. Parmi eux, des cadres, mais également des fournisseurs, des chefs du personnel ou encore de simples employés. Cette gangrène anti-syndicat semblait donc toucher tous les échelons de Samsung, que ce soit par conviction, par chantage ou par corruption.
Seuls vingt-cinq accusés ont, tout comme Lee Sang-hoon, reçu une inculpation pour « sabotage syndical ». Leurs actions ne se limitaient pas au chantage global mais bel et bien personnel. Ils ont en effet tout mis en œuvre, allant jusqu’à l’espionnage et l’extorsion d’informations privées, pour arriver à leurs fins. L’entreprise Samsung s’est donc également séparée de ces employés et collaborateurs jugés coupables.
Enfin, la dernière manœuvre en date pour rétablir le fonctionnement légal au sein de Samsung concerne le vice-président de Samsung Electronics, Kang Kyung-hoon. L’accusation porte sur des procédures similaires qu’il aurait lancé dans une entreprise inhérente à Samsung, Samsung Everland. Cette filiale d’exploitation de parcs d’attraction désormais disparue a subi chantages et menaces, avant de se faire finalement démanteler. Kang Kyung-hoon, de son côté, écope de seize mois d’emprisonnement pour les même charges que ses ex-collègues.
Une affaire médiatique qui entache l’image de l’empire Samsung
L’utilisation d’informations sensibles à l’encontre du personnel aura été la clé de voûte de cette lutte illégale contre les membres syndiqués. D’autres tactiques abusives se produisaient, comme des reports imprévisibles et abusifs de négociations entre la direction et les employés. Le géant téléphonique avait pourtant déjà essuyé les dégâts d’une mauvaise histoire au sein de sa firme il n’y a de cela pas si longtemps.
Corruption et scandale dans la téléphonie mobile
En 2017, le dirigeant et héritier de Samsung, Lee Jae-Yong, avait également mis la société sous le feu des projecteurs médiatiques. Il était alors comme évoqué ici accusé de corruption, de trafic pécuniaire ainsi que de parjure à l’encontre des idéaux et méthodes de l’entreprise.
Ce scandale avait eu un impact désastreux sur Samsung. L’entreprise perdait son dirigeant principal ainsi que sa solide réputation. Néanmoins, disposant des ressources nécessaires pour continuer sa production et la commercialisation de ses produits, Samsung n’avait cependant pas trop perdu financièrement parlant. La prise de décisions a seulement changé de mains. La qualité des smartphones, toujours appréciés du public, a également joué un rôle décisif dans le maintien de la structure du constructeur . Les chiffres parlent d’eux-même, l’impact financier pour Samsung avait été minime.
Vers une meilleure gestion de Samsung, des syndicats et des lois
Cette nouvelle expérience médiatique n’aide pas Samsung à retrouver une opinion publique favorable. Malgré la présence d’un millier de salariés syndiqués au sein de l’entreprise, la confiance ne règne pour l’instant plus. La mauvaise gestion des conditions de travail a en effet été mise en lumière à maintes reprises depuis 2013.
Cette affaire suscite cependant de l’espoir pour la population sud-coréenne. La justice avait jusque là tendance à fermer les yeux concernant les exactions des grands patrons. Cette défaillance du système judiciaire a donc apparemment l’air de changer tout doucement. De plus en plus d’irrégularités et d’injustices sont désormais pointées du doigt en Corée du Sud. Samsung aura au passage essuyé plusieurs accusations douloureuses pour l’entreprise. Il ne reste plus qu’à espérer que la compagnie aura appris de ses erreurs, et les évitera à l’avenir.
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