Initialement créée pour lutter contre le piratage, l’autorité publique indépendante française Hadopi n’arrive pourtant pas à la hauteur de ses espérances. Les statistiques des dix dernières années de fonctionnement d’Hadopi en sont la preuve formelle. Ce système de prévention contre les téléchargements frauduleux ne cueille définitivement pas les fruits de son dur labeur, malgré l’investissement qu’il a englouti en une décennie. Retour sur le gouffre financier que semble au final représenter Hadopi dans le paysage du contrôle répressif sur Internet.
Investir des millions pour récolter quelques milliers : un écart excessif
La Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet, développée en 2009, semble d’un côté faire ses preuves. Sa principale mission, dissuader les internautes de télécharger illégalement des films et séries sur Internet, fonctionne en effet partiellement. Suite aux premiers avertissements envoyés par cette autorité publique, de nombreux utilisateurs cessent a priori immédiatement tout téléchargement pirate.
D’après Denis Rapone, président de l’Hadopi, 70% des personnes réprimées par courrier cessent totalement de télécharger illégalement. Le système ne peut toutefois pas cibler tous les types de téléchargement, d’autant plus que l’Hadopi n’agit pas directement. Des entreprises privées, dont les services sont loués par des sociétés liées aux ayants droits des œuvres ciblées, sont en effet en charge de chercher et trouver les internautes versant dans le téléchargement frauduleux.
Ces recherches se basent sur l’adresse IP des utilisateurs, que ce soient des IPv4 ou des IPV6. De plus, elles se cantonnent à un mode de téléchargement spécifique, le peer to peer. Au final, entre les internautes cessant toute activité illégale dès les premiers avertissements et ceux passant par d’autres modes de téléchargement, l’argent ne rentre alors pas dans les poches de l’État. Trop peu d’amendes sont en effet dressées, par rapport aux sommes que coûte le fonctionnement de ce service.
Au total, l’État français a injecté quelques 82 millions d’euros dans l’Hadopi sur onze ans. Une somme qui s’avère d’autant plus importante que le procédé ne rapporte clairement pas assez. Actuellement, les chiffres révèlent qu’en onze ans d’activité, cette autorité publique n’a rapporté que 87 000 €. Le différentiel vertigineux de ce gouffre financier indique à quel point les mesures développées n’aident pas autant que prévu. L’Hadopi, initiée par la loi Création et Internet, doit en toute logique protéger les œuvres numériques. Le jeu en vaut-il toutefois la chandelle, compte tenu de l’impact minime ? De plus, il existe désormais de nombreux moyens de profiter des films et série en toute légalité.
VPN, IPTV et plateformes de streaming : vers la chute d’Hadopi ?
De base, l’autorité publique Hadopi reste extrêmement limitée. Elle ne se penche principalement que sur la protection d’œuvres françaises, protégées par les ayants droits des œuvres en question. Désormais, avec l’arrivée de nombreux moyens de visionner films et séries légalement ou sans être détecté, l’Hadopi se dirige-t-elle vers son extinction ?
Les offres des plateformes de vidéos en streaming ont d’une part grandement ralenti l’intérêt pour le téléchargement de films et séries. Netflix, Amazon Prime Video ou encore OCS proposent des catalogues extrêmement fournis. Pouvant accéder à des milliers d’heures de vidéos à prix réduit, les internautes ont fait leur choix. De plus, les avantages accompagnant ces plateformes ne peuvent effectivement pas se retrouver avec le téléchargement.
D’autre part, l’IPTV a également grandement changé la donne. Ce service de diffusion de programmes TV par Internet permet de profiter facilement de nombreux bouquets de chaînes TV en ligne. Il existe certes des IPTV illégaux, et donc à risques. D’autres permettent cependant de visionner des émissions, films et séries sans devoir verser dans le téléchargement frauduleux.
Enfin, les internautes les plus aguerris peuvent désormais compter sur les VPN. Ces réseaux privés virtuels permettent de simuler une adresse IP différente, afin de modifier la géolocalisation de son ordinateur. Le coût du VPN reste moindre, et offre une multitude d’avantages aussi bien pour Internet que pour la télévision. Avec autant de nouvelles alternatives pour télécharger ou visionner en streaming plus facilement, l’Hadopi semble devenue totalement obsolète. Si ses gains continuent à rester aussi faibles, nuls doutes que ce service est destiné à disparaître complètement d’un jour à l’autre.
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