En 2017, selon l’Arcep, les géants américains du web s’imposent définitivement sur le trafic français. Quatre d’entre eux occupent ainsi près de 50 % de la bande passante de l’Hexagone, répartis ainsi : Google (20%), Netflix (14%), Akamai (10%) et Facebook (6%). Pour les fournisseurs d’accès français (FAI), cela représente une injustice importante, d’autant plus que ces sociétés américaines ne payent pas, ou peu, pour l’utilisation de ces réseaux. Afin de pallier cette injustice, les principaux fournisseurs évoquent la possibilité de faire payer un péage aux grandes firmes américaines du numérique.
Selon la Fédération française des télécoms, il s’agit d’un préjudice financier pour les FAI
Le fait qu’une société étrangère utilise la bande passante des FAI français n’est pas un problème à proprement parler. L’injustice soulevée par les opérateurs concerne plutôt l’aspect financier que cela représente. Arthur Dreyfuss, le président de la Fédération française des télécoms (FFT), souligne notamment que ces sociétés américaines ne payent presque pas d’impôts en France. Il mentionne que « 80% des impôts payés en France, par des acteurs du numérique, le sont par des opérateurs télécoms français ». À l’inverse, 80 % du trafics de réseaux de télécommunications est utilisé par des entreprises américaines telles que Netflix, Google, Facebook ou bien encore YouTube.
Pour rendre la situation plus juste, la FFT évoque la possibilité de faire payer l’accès à sa bande passante. Dans les faits, cela suppose que les grandes sociétés américaines devraient s’acquitter d’une taxe afin d’accéder aux réseaux des opérateurs en France. L’idée prend alors la forme d’un péage que les sociétés devront passer pour fournir du contenu à leurs utilisateurs. Arthur Dreyfus va également plus loin en mentionnant que cela peut permettre, à terme, un meilleur financement des infrastructures françaises. Cela reste par ailleurs en accord avec la nécessité qu’ont les fournisseurs d’accès internet de déployer toujours plus leurs réseaux. Pour rappel, la FFT représente trois de quatre grands opérateurs français : Orange, SFR et Bouygues Telecom.
Lorsque l’on sait que les opérateurs dépensent des sommes record pour rendre le réseau internet disponible, dont notamment 9,8 milliards d’euros d’investissement pour 2018, une telle mesure semble légitime. Dans les colonnes du Figaro, Arthur Dreyfuss fait ainsi part de ses préoccupations en déclarant : «à quel moment les géants du numérique vont-ils prendre leur part de responsabilité et participer au financement des infrastructures qu’ils utilisent ».
Le péage pour les géants du web peut-il impacter directement les consommateurs ?
Même si Arthur Dreyfuss se défend de vouloir faire du tort aux consommateurs, certains se montrent d’ores et déjà sceptiques. Dans les faits, cette mesure vise à toucher uniquement les grandes sociétés. Le président de la FFT affirme également que ce dispositif n’a pas pour objectif de mettre à mal la neutralité du net. Il est néanmoins envisageable que les sociétés américaines du numérique tentent de faire face à cette dépense en augmentant leurs prix pour les particuliers.
Ces derniers restent en outre des clients incontournables pour ces firmes, à l’image de Netflix qui fait toujours plus d’adeptes. Avec une hausse de 100 000 abonnés français par mois, la société a tout de même de beaux jours devant elle et ne compte pas disparaître du marché français de sitôt.
Pour l’instant, cette idée de péage pour les groupes américains ne reste qu’à l’état de supposition. Le gouvernement travaille toutefois à certaines mesures pour pallier au maximum l’injustice ressentie. Dans cette optique, le Sénat vient d’approuver la mise en place d’une taxe sur les activités publicitaires des grandes sociétés du web. Cela ne règle néanmoins pas le problème de l’accès à la bande passante dont le déploiement n’est en aucun cas financé par ces géants américains.
À voir aussi : avec le New Deal Mobile, les opérateurs sont dans l’obligation de déployer toujours plus leurs réseaux.
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