Un nouveau jour se lève pour la SVOD en France. Face à de nouveaux usages sur le net, et une législation jugée obsolète et anachronique, un nouvel accord doit être signé. Cet accord concerne la chronologie des médias. En France, cette loi régule en effet l’exploitation des films par les différents médias. Mise en place dans les années 80, la chronologie des médias permet aux salles de cinéma, aux éditeurs puis aux chaînes de télévision de bénéficier d’une fenêtre d’exploitation n’empiétant pas sur celle d’un autre média. Ainsi, les salles de cinémas ont le temps d’exploiter un film avant que ce dernier ne sorte en vidéo, et ainsi de suite.
Néanmoins, cette loi ne prenait pas en compte l’arrivée des plateformes de SVOD. Le streaming légal posait alors un problème de taille, surtout lorsque l’on sait que la France possède un fonctionnement inédit en ce qui concerne son industrie cinématographique. Pour actualiser la loi, et contenter le nombre toujours plus grandissant de plateformes de SVOD, il fallait donc repenser la chronologie des médias. Le nouveau texte, faisant une place particulière au streaming, doit être signé ce lundi 24 janvier. Qu’est-ce que cela signifie pour la SVOD en France ? Retour rapide sur les implications de cette actualité.
Nouvelle chronologie des médias : une part du gâteau pour Netflix, Disney+ et Canal+
Sur le territoire Français, les productions cinématographiques suivent un calendrier réglé comme une montre Suisse. Afin de permettre une juste répartition des recettes, un calendrier strict de diffusion encadre l’exploitation des films. On appelle cette loi la chronologie des médias. Les films sortent alors d’abord en salle, puis sur support DVD et BluRay, sur la télévision payante, les chaînes du service public et, enfin, les plateformes de vidéo à la demande. Si vous vous êtes toujours demandé pourquoi les dernières productions Marvel ne sont pas disponibles sur le service Disney+ en France, voici la réponse.
De 2012 à 2018, les plateformes de SVOD devaient donc attendre 36 mois entre la sortie d’un film en salle et sa diffusion sur leur catalogue. Un comble pour un studio comme Disney, qui a déjà commencé, dans certains pays, à proposer ses films en parallèle au cinéma et sur sa plateforme de SVOD. Seulement voilà : ce n’est pas pour rien que les services de SVOD posent problème dans la législation française. La production audiovisuelle française marche sur un principe de financement.
Tout organisme, studio ou média, peut être financé par le cinéma français. Mais il doit d’abord financer le cinéma français en premier lieu. Ce n’est pas pour rien que les exploitants en salle avaient refusé, il y a quelques années, de diffuser des films Netflix : le studio de SVOD est hors du circuit, et ne participe pas au financement de l’audiovisuel français.
Néanmoins, avec la nouvelle chronologie des médias, qui doit être signée le 24 janvier, cela change drastiquement. La SVOD en France se fait une nouvelle beauté. Le groupe privé Netflix s’est engagé à financer le cinéma français, en produisant régulièrement des films français avec un budget allant de 3 à 4 millions d’euros. De son côté, Canal+ va injecter quelque 200 millions d’euros par an dans la production française. Sur la base de ces nouveaux accords, et de la nécessité de repenser une loi désuète ne prenant pas en compte les nouveaux usages, la chronologie des médias est donc réécrite.
Voici la nouvelle chronologie des médias :
- Canal+ : 6 mois après la sortie en salle ;
- Netflix : 15 mois après la sortie en salle ;
- Disney+ et Amazon Prime Vidéo : 17 mois après la sortie en salle ;
- les chaînes du service public (TF1, France 2 etc) : 22 mois après la sortie en salle.
Quelles conséquences sur la SVOD en France ?
Netflix et Canal+ semblent donc être les vainqueurs de ces nouvelles négociations. Les autres plateformes de SVOD, et notamment Dinsey+, ne manquent pas, en revanche, de faire savoir leur mécontentement. Disney+ risque d’ailleurs de ne pas accepter de signer l’accord, conduisant à de nouvelles négociations. Les studios Disney ne sont pas en état de grâce dans la production audiovisuelle française. Ils menacent en effet, depuis quelques années, de ne plus faire profiter le public français d’une sortie en salle de ses films. La raison : une exploitation plus rapide sur son service de vidéo à la demande, Disney+.
Dans les faits, cette nouvelle chronologie des médias, si elle est signée, promet l’arrivée de films plus récents sur Netflix. Le groupe privé gagne également encore du terrain en France, puisqu’il devance de 2 mois ses concurrents Prime Vidéo et Disney+. Néanmoins, ce n’est pas la seule nouvelle qu’il fallait retenir cette semaine. Si la SVOD en France semble sourire au diffuseur, ce n’est pas le cas à l’internationale. À l’ouverture de la bourse vendredi dernier, les actions de Netflix ont chuté de 22,8%. L’arrivée d’une concurrence musclée dans le domaine de la SVOD inquiète en effet les investisseurs, qui préfèrent abandonner le navire.
Si la SVOD en France a de beaux jours devant elle, son état inquiète du côté de Wall Street. Là où les analystes financiers attendaient une hausse des abonnés de 8,4 millions, Netflix n’a pu en convaincre que 8,3 millions. Un petit écart qui suffit néanmoins à inquiéter les investisseurs. Ces derniers estiment que la croissance du groupe ralentit, et n’a pas retrouvé celle gagnée avant la pandémie. Une concurrence agressive dans le milieu de la SVOD et la multiplication des acteurs ne joue pas en la faveur de la plateforme au grand N rouge.
Peu à peu, la part de marché de Netflix réduit. Autre fait inquiétant les investisseurs : l’augmentation des coûts de production. Face à l’échec retentissant de certains programmes Netflix ayant pourtant brassé plusieurs millions (Cowboy Bebop en tête de liste), de nombreux investisseurs repensent leurs choix. Pourtant, Netflix semble ne pas pouvoir se passer de ses grosses productions pour survivre dans un milieu de plus en plus concurrentiel.
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