Guerre du Streaming : Apple présentera son service le 25 mars pour mettre Netflix en danger

Depuis l’arrivée de Netflix, le streaming vidéo a le vent en poupe. Si l’arrivée de Disney, à l’horizon 2020, devrait redistribuer les cartes, il faudra également compter sur Apple. La marque à la pomme présentera son propre service de streaming dès le 25 mars. C’est à cette date qu’une nouvelle keynote, l’un des évènements au cours desquels Apple présente ses nouveaux produits, devrait se tenir. Certes, le service de streaming ne devrait pas être le seul élément à accaparer l’attention des observateurs. Il symbolise toutefois bien des choses, tant sur l’état du marché du streaming, que sur l’orientation des activités futures de la marque. Alors, qu’attendre de ce Netflix à la Pomme ?

Netflix s’ouvre un peu plus aux services à l’orée de la prochaine keynote

Les keynote sont des évènements spéciaux, popularisés par Apple au cours des dernières années. C’est par leur biais que la marque à la pomme a notamment dévoilé au monde les iPhone, les AirPods, ou encore les derniers MacBook. Dernièrement, l’entreprise californienne a laissé filtrer la date de sa future réunion : le 25 mars. Elle est accompagnée d’un message équivoque : It’s Show Time.

C’est par cette affiche, sobre, qu’Apple annonce la keynote à venir le 25 mars. Vers le Netflix-killer ?

À cette occasion, Apple devrait notamment présenter au monde un nouveau service d’abonnement de magazines. Celui-ci, a priori, ne concernerait que les États-Unis, voire l’Amérique du Nord dans un premier temps. Il ne serait pas étonnant, toutefois, de le voir exporté à l’international. Contre 10$ par mois, plus de 200 magazines seraient ainsi accessibles ; un modèle qui n’est pas sans rappeler ce que propose, en France, le site LeKiosk, dont les services sont intégrés à bon nombre de box internet.

Toutefois, le principal attrait de cette future keynote ne réside pas dans le plaisir de lire les déboires de Johnny Depp ou les critiques des futurs films Marvel. Apple devrait enfin dévoiler son service de streaming, sur un modèle sensiblement proche de Netflix, tout en étant distinct. Ce nouveau poids lourd qui rentre dans la compétition, après Amazon, et avant Disney, renforce deux sentiments. Tout d’abord, les activités futures d’Apple tendront de plus en plus vers les services. Dans un second temps, Netflix va devoir batailler ferme pour conserver sa place de leader sur un marché de plus en plus concurrentiel.

Disney, Amazon, Hulu, et surtout Netflix : Apple dispose-t-il des armes pour le marché du streaming ?

Des mois de rumeurs et de bruits de couloirs toucheront très certainement à leur terme au cours de la keynote du 25 mars. Les observateurs ont eu droit, jusqu’à présent, à toutes les hypothèses, du rachat potentiel de Netflix par Apple, à une alliance avec Disney pour le streaming. La firme de Cupertino devrait néanmoins, comme de coutume, faire bande à part. Elle a, à cette fin, dépensé plus d’un milliard de dollars pour la production de contenus exclusif.

Les programmes siglés de la pomme croquée ne devraient pourtant pas être les seuls à figurer sur cet ersatz de Netflix. L’entreprise dirigée par Tim Cook a passé des accords avec Starz, Showtime et Viacom afin de diffuser leurs programmes. Cela pourrait donc signifier que, dès la mi-avril, date estimée du lancement du streaming façon Apple, ce dernier pourrait bénéficier des programmes de Nickelodeon, MTV, ou VH1.

Outre Netflix, le SVOD d’Apple devra affronter la rude concurrence de Disney et son service de streaming, Disney+.

Aucune caractéristique précise de l’abonnement n’a pour l’instant filtré. Certaines rumeurs parlent d’une base de programmes disponible par le biais d’un abonnement unique, puis d’autres souscriptions dédiées à des chaînes particulières. Reste donc à attendre le 25 mars afin d’en savoir plus à ce sujet. Une chose est sûre, toutefois ; contrairement à son habitude, Apple ne devrait pas, sur ce secteur, être particulièrement novateur. Un trait de caractère qui définissait pourtant la marque à la pomme, arrivant ici sur un marche hautement concurrentiel.

Si Outre-atlantique, Amazon Prime Video est très bien perçu et commence à se développer en Europe, l’hégémonie de Netflix reste indéniable. Le principal concurrent au service de streaming le plus populaire du monde ne proviendrait d’ailleurs pas d’Apple, mais de Disney. Le SVOD de la marque aux grandes oreilles, Disney+, devrait être lancé fin 2019.

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Apple endosse le rôle de fournisseur de services, et oublie celui de constructeur pour le futur

Le pari d’Apple, tout de même risqué eu égard à la concurrence, reste cohérent. Les derniers bilans comptables de l’entreprise en attestent : si ses iPhone et autres MacBook représentent toujours une part essentielle de son chiffre d’affaire, cette dernière décline inexorablement. L’un des secteurs sur lequel la firme de Cupertino s’illustre depuis de nombreux mois, en revanche, est celui des services. À tel point que les analystes estiment qu’en 2021, ce domaine d’activités devrait rapporter 50 milliards de dollars par an à Apple.

Apple Pay est l’un des services d’Apple connaissant un succès croissant. D’ici 2021, ce secteur devrait rapporter 50 milliards par an.

Dans cette perspective, le géant californien avait déjà montré une piste de réflexion avec l’inauguration d’Apple Pay. Par le biais de ce service, maintes fois imité depuis, la marque à la pomme permettait de régler tout type d’achat avec son iPhone. Dans un registre différent, Apple Music a réussi à détrôner Spotify aux États-Unis. Une belle performance, quand on songe à la domination sans partage qu’exerce le service de streaming musical dans le monde entier. Une domination, par ailleurs, qui n’est pas sans rappeler celle que l’on prête actuellement à Netflix pour le SVOD…

Inutile de mettre la charrue avant les bœufs lorsqu’aucune écurie n’est en vue. Il s’agira d’attendre la keynote du 25 mars pour en savoir davantage sur ce futur concurrent à Netflix. De plus, inutile d’attendre monts et merveilles dans un premier temps. Comme tout service, Apple devra éprouver le marché, et créer du contenu original, afin de se démarquer de ses rivaux. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais la firme de Tim Cook a déjà travaillé en amont pour rapidement titiller le leadership de Netflix.

Nul ne sait, en revanche, quand le marché arrivera à saturation. Avec trois, voire quatre services de SVOD de grande qualité sur le marché, la guerre du streaming est définitivement lancée. Reste à savoir si le portemonnaie des cinéphiles et sériephiles saura supporter tant d’investissements, et pour combien de temps.

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