L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) vient de publier son quatrième rapport sur l’état d’Internet en France.
Ce rapport version 2020 permet de faire un vaste tour d’horizon de plusieurs dossiers qui gravitent autour du web dans le pays : qualité de service, interconnexion de données, transition vers IPv6, neutralité du net, ouverture des terminaux et rôle des plateformes. Enfin, et c’est une première, un chapitre entier est consacré à la question de l’impact environnemental du numérique, première étape vers un baromètre vert. L’objectif de ce document est toujours le même : permettre le développement d’internet tout en s’assurant qu’il reste un bien commun où l’utilisateur est le grand gagnant final.
Des acteurs vampirisent le trafic : 23% de la bande passante en France est dédiée à Netflix
L’ARCEP n’a évidemment pas pu passer outre la crise sanitaire et assure que durant le confinement, le trafic internet a augmenté de plus de 30%. Mais cette sollicitation plus importante qu’à l’accoutumée n’est pas la norme et revêt un caractère exceptionnel. Le trafic internet plus classique, lui, a tout de même connu une croissance exponentielle de 29% en 2019. Le trafic entrant vers les principaux fournisseurs d’accès à internet à l’interconnexion était de 18,4 Tbit/s.
Sans entrer dans les détails, on assiste aussi à une concentration de plus en plus nette du trafic entre une poignée d’acteurs. Plus de la moitié du trafic (55%) est vampirisé par quatre fournisseurs de contenu : Netflix, Google, Akamaï et Facebook. La plateforme de streaming mondiale creuse d’ailleurs l’écart avec ses poursuivants.
Enfin, toujours sur l’analyse du secteur et la qualité des services, l’ARCEP estime que les consommateurs attachent beaucoup d’importance aux performances des divers opérateurs. C’est pourquoi l’API, « carte d’identité de l’accès », devrait être intégrée dans au moins 95% des box internet d’ici juillet 2022. Son déploiement a débuté en début d’année, le 16 janvier 2020. Ceci devrait permettre d’améliorer la fiabilité des outils de test de débit.
L’IPv6, une transition obligatoire face à la pénurie d’IPv4
IPv4, ça ne parle pas à grand monde. C’est en fait la toute première version d’Internet Protocol à avoir été largement déployée, dès 1983, et qui forme la base de la majorité des communications sur le web aujourd’hui encore. Sauf que ce protocole offre un espace d’environ 4,3 milliards d’adresses IPv4… et que celles-ci sont désormais épuisées. La pénurie est intervenue fin novembre 2019. De quoi inquiéter sérieusement l’ARCEP, qui tire la sonnette d’alarme.
Alors plus que jamais, la transition vers l’IPv6 est une nécessité, voire une urgence. Ce nouveau protocole intègre des fonctionnalités pouvant renforcer la sécurité par défaut et optimiser le routage. Surtout, IPv6 offre une quasi-infinité d’adresses : 667 millions d’IPv6 pour chaque millimètre carré de surface terrestre. La phase de cohabitation entre ces deux entités vient tout juste de débuter, en 2019. Mais tout n’est pas si simple. L’ARCEP craint qu’un internet scindé en deux se développe : IPv4 d’un côté et IPv6 de l’autre. Certains hébergeurs proposent désormais des offres IPv6 seulement et les sites hébergés sur ces serveurs ne sont alors pas accessibles aux clients d’opérateurs IPv4. Autre problématique, sur les principaux sites visités par les Français selon le classement Alexa, seuls 27 % sont accessibles en IPv6.
Outre ces données, l’ARCEP a mis en place une task-force réunissant les acteurs concernés afin de faciliter cette transition. Mais l’autorité a aussi introduit une obligation de support d’IPv6 pour les opérateurs qui se verront attribuer des fréquences 5G dans la bande 3,4-3,8GHz. Ils devront prendre en charge l’IPv6 avant le 31 décembre 2020. Objectif ? Pousser les opérateurs à développer le protocole.
Pour lutter contre l’impact environnemental, l’apparition d’un baromètre vert
C’est dans l’ère du temps. L’écologie prend de plus en plus d’ampleur dans tous les secteurs. Des sénateurs ont d’ailleurs mis le sujet sur la table, ces derniers jours. Le baromètre du numérique publié par l’ARCEP en 2019 va aussi dans ce sens : 45 % des Français s’estiment encore insuffisamment informés sur l’impact du numérique sur l’environnement. Le numérique serait responsable de 3% des émissions de gaz à effet de serre.
Dans son rapport, l’ARCEP indique que tout ceci est la première étape vers un « baromètre vert » pour mettre à disposition du public les données les plus pertinentes sur l’empreinte environnementale des réseaux, des terminaux et des usages. Le gendarme des télécoms a lancé une première collecte d’informations auprès des opérateurs afin d’évaluer au mieux l’impact environnemental du numérique.
En attendant, l’autorité donne plusieurs conseils pour limiter les conséquences : choisir le réseau le moins énergivore, opter pour la fibre, pour le Wi-Fi plutôt que la 4G… Le fait d’éteindre sa box la nuit ou en cas d’absence a aussi été évoqué, tout comme l’idée de limiter le nombre de pièces jointes dans les mails.
Et les données mobiles dans tout ça ?
L’ARCEP ne se contente pas d’évoquer le réseau internet fixe, mais donne en parallèle de nombreuses données sur le réseau mobile. La qualité du service de données mobiles a énormément progressé ces dernières années. Le débit moyen en France métropolitaine atteint 45 Mb/s en 2019 (+50 % en un an, il était de 30 Mb/s).
Les efforts des opérateurs, y compris dans les zones moins denses, ont payé. Car pour être précis, ce débit moyen est de 62 Mb/s dans les zones denses, 46 Mb/s en zone intermédiaire et 28 Mb/s dans les zones rurales, soit une hausse de débit de 100% pour ces dernières. Malgré tout, la vitesse de connexion en zone rurale reste clairement en retrait par rapport aux autres, et la fracture numérique existe toujours.
Enfin, l’ARCEP a décidé de prendre les 30 sites les plus consultés en France afin d’y faire des tests. 87 % des pages web étaient chargées en moins de 10 secondes, contre 96% en 4G, qui apporte donc une nette amélioration. Néanmoins, d’autres points permettent de relativiser, notamment le retard dans le déploiement d’IPv6 au niveau mobile.
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