Aux États-Unis, la situation de Huawei ne semble pas prête de se débloquer de sitôt. Malgré une bataille juridique lancée contre le gouvernement américain, le fabricant se doit de regarder du côté des autres marchés, dont notamment l’Europe. Avec l’arrivée imminente de la 5G, la firme chinoise a ainsi l’occasion de se démarquer et de limiter les dégâts. Même si Donald Trump appelle les gouvernements européens à interdire Huawei à leur tour, certains pays ne semblent pas effrayés par les accusations portées à son encontre. La Russie vient d’ailleurs de signer un accord avec le fabricant afin de déployer rapidement la 5G sur son territoire.
Huawei est désormais l’un des principaux acteurs de la 5G en Russie
Le gouvernement chinois n’est définitivement pas le seul à entretenir des relations complexes avec les États-Unis. Depuis la crise ukrainienne, la Russie a elle aussi pris ses distances avec Washington. La Chine fait en outre partie des partenaires économiques des Russes, notamment par le biais du BRIC, qui l’allie également à l’Inde, au Brésil et à l’Afrique du Sud. Afin de rester dans la course à la 5G et pour faire face aux mésaventures qu’il rencontre, Huawei est donc naturellement aller chercher le soutien de Moscou.
Le 5 juin 2019, les chefs d’États des deux pays se rencontrent officiellement. Xi Jiping et Vladimir Poutine deviennent ainsi les principaux acteurs du contrat liant Huawei et l’opérateur russe MTS. Moscou ne cache pas non plus sa volonté de rompre définitivement avec les États-Unis en ce qui concerne le numérique. La Russie a d’ailleurs mentionné être favorable au lancement de son propre réseau Internet indépendant. Cette décision vient notamment faire office de mesure préventive suite à la nouvelle stratégie américaine de 2018 en matière de cybersécurité. Au-delà de l’aspect commercial, ce nouveau partenariat entre la Russie et la Chine a de surcroît une dimension politique et stratégique importante.
Avec la signature de cet accord, Huawei peut donc désormais espérer séduire un nouveau marché. Un succès en Russie lui permettrait notamment de pallier la perte d’un bon nombre de clients à travers le monde. Les consommateurs russes auront ainsi la possibilité de profiter du réseau 5G par le biais de smartphones Huawei, qui entend bien proposer un rapport qualité/prix toujours imbattable. Dans les faits, la firme chinoise et l’opérateur MTS prévoient d’ores et déjà des premiers essais pour le déploiement de la 5G avant la fin de l’année 2019. Ces tests devraient en outre continuer courant 2020.
Les conséquences de la décision de Washington continuent pour le fabricant chinois
Depuis mai, les relations entre Huawei et Washington ne cessent de connaître des rebondissements. Après une première interdiction de commercer avec les entreprises américaines, la firme chinoise s’est vue accorder un sursis de trois mois. Ce délai n’a néanmoins pas empêché certaines sociétés américaines de rompre leurs accords avec le fabricant, à l’image de Google qui lui a retiré sa licence Android.
Pour faire face à cette décision jugée « tyrannique », Huawei annonce avoir déposé une plainte auprès de la justice américaine. Concrètement, le géant chinois entend bien tout mettre en œuvre pour que Washington revienne sur sa décision. Même s’il se dit prêt à réagir depuis longtemps, le fabricant confie toutefois que garder sa licence Android, ainsi que ses partenariats avec les autres entreprises américaines, reste la solution la plus optimale pour lui.
Après la perte de nombreux soutiens, tels que Google, Intel et Qualcomm, Huawei doit désormais se passer de Facebook. La société américaine vient en effet de rompre ses accords avec le fabricant. Ce dernier ne peut donc plus installer par défaut les applications de l’entreprise sur ses smartphones. Outre le réseau social, cela concerne également Messenger, Instagram et WhatsApp. À terme, si aucun accord n’est trouvé avec Washington, les utilisateurs Huawei ne pourront même plus télécharger ses applications.
Le marché européen devient un enjeu majeur pour Huawei
Le nouvel accord signé entre Huawei et la Russie témoigne de la volonté du fabricant de conquérir les consommateurs européens. Ce continent est en effet un enjeu majeur pour la firme qui est dans l’obligation de prendre ses distances avec d’autres marchés. Début 2018, le fabricant représentait d’ailleurs 25% du marché européen. Ce taux fait passer Huawei devant Apple (23%) et le positionne ainsi à la deuxième place du podium, derrière Samsung. Malheureusement, suite à ses déboires avec l’administration Trump, Huawei doit désormais faire face à une chute de ses ventes. Ces dernières ont par exemple baissé d’environ 20% en France après la fin des accords avec Google.
Donald Trump ne cesse en outre de mettre les gouvernements en garde contre le fabricant. Selon lui, ce dernier serait un acteur majeur dans l’espionnage pour le compte de la Chine. Malgré ces soupçons, certains pays européens ne comptent pas emboîter le pas aux États-Unis. En Grande-Bretagne, l’opérateur Vodafone annonce ainsi avoir signé un partenariat avec le fabricant pour rendre la 5G accessible à ses abonnés. Du côté de la France, le président Emmanuel Macron précise que, malgré une prudence de la part du gouvernement, Huawei ne sera pas interdit.
Afin de s’imposer toujours plus en Europe, Huawei annonce également avoir déposé la marque de son propre système d’exploitation. Après des rumeurs sur le nom de HongMeng OS, c’est finalement celui d’Ark OS qui est déposé auprès de l’EUIPO. Ce dernier a notamment pour but d’anticiper la perte de la licence Android.
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