Des heures passées devant les écrans, une situation que connaissent beaucoup de Français, même en dehors du travail. Et lorsque les enfants sont concernés, on touche à un enjeu de santé préoccupant. Le temps et les conditions d’exposition face à un smartphone, une tablette ou une télévision peuvent avoir des impacts importants sur le développement des plus petits. Régulièrement, les professionnels de santé alertent sur le sujet comme le faisait encore une pédopsychiatre il y a quelques jours.
Les enfants de 2 ans passent une heure devant les écrans en moyenne
Le constat peut paraître alarmant pour qui connait les recommandations sur le temps d’écran pour les plus jeunes. En octobre 2022, une étude de Santé Publique France établissait le temps d’exposition quotidien moyen à 1h pour les enfants de 2 ans, 1h20 à trois ans et demi et plus d’1h30 à cinq ans et demi. La télévision reste l’écran le plus regardé pour toutes ces tranches d’âges (de 48mn à 1h par jour en moyenne, selon la même étude).
Le 19 mai dernier, c’est une pédopsychiatre qui prend la parole dans Ouest France. Elle alerte sur une forme de « maladie des écrans » qui touche selon elle de plus en plus d’enfants en bas âge. Les études sur la question se multiplient, et les remontées sur le terrain sont sans appel. De plus en plus d’enfants de 3 ans ou moins montrent des signes préoccupants suite à une trop forte exposition aux smartphones et autres appareils avec un écran.
Le nombre d’articles scientifiques sur le sujet se mutliplie. Le fait qu’elle [ndlr : la maladie des écrans] constitue un facteur de développement d’une forme d’autisme est de plus en plus avéré. (Interview de la pédopsychiatre Stéphanie Dauver dans Ouest France le 19/05/2023)
Dès 2020, une autre étude de Santé Publique France (retrouver l’étude ici) observait le potentiel lien entre exposition aux écrans et troubles primaires du langage. Résultat : les enfants qui regardent des écrans avant l’école présentent trois fois plus de risques de développer des troubles du langage. Le risque est même six fois plus élevé lorsque les enfants discutent peu ou pas du tout des contenus visionnés avec leurs parents.
Développement, physique et psychologie : avec les écrans, des risques multifactoriels
Les risques majeurs de la surexposition aux écrans touchent directement à la santé des enfants. D’abord sur le plan de l’apprentissage, car contrairement à une idée reçue, les dessins animés et autres programmes interactifs ne permettent pas forcément de développer des compétences essentielles.
Ccomme l’explique l’association 3-6-9-12, il faut d’abord que l’enfant développe les bases de la socialisation : langage, motricité, attention et concentration, et reconnaissance des gestes. Or les écrans peuvent le détourner de ces apprentissages primordiaux en captant toute son attention. L’association propose donc de mettre en place des balises d’âges (que l’on retrouve dans son nom) pour définir les usages selon le stade de développement des enfants.
Comment réguler le temps d’écran de son enfant selon l’association 3-6-9-12 ?
- Avant trois ans : pas d’écran du tout.
- Entre trois et six ans : un usage sous surveillance directe des parents.
- De six à neuf ans : une utilisation ludique et éducative des écrans avant tout.
- Neuf à douze ans : encadrer avec des moyens de contrôle et discuter des usages avec les enfants.
Le physique peut aussi pâtir de la maladie des écrans. Une exposition dès l’âge de deux ans favorise par exemple l’obésité, puisque les enfants réduisent leurs activités physiques en conséquence. En moyenne, les enfants sont d’ailleurs en moins bonne forme qu’au siècle dernier. En 2016, la Fédération Française de Cardiologie révélait que les enfants ont perdu 25% de leur capacité cardio-vasculaire depuis les années 70.
Autre perturbation importante : le sommeil. Les écrans émettent de la lumière bleue, qui perturbe nos sens que l’on soit enfant ou adulte. Un rapport du Haut conseil de la santé publique indique que 4 heures d’exposition aux écrans (tous supports confondus) après l’école peut entrainer un déficit de sommeil supérieur à 2h. Quant au temps d’endormissement, il peut prendre plus d’une heure dans cette situation.
Enfin les écrans des smartphones ne sont pas seulement nocifs par nature. Ils peuvent aussi avoir des influences néfastes en fonction des usages qui en sont faits. Sur Internet, le risque de tomber sur un contenu inapproprié guette partout. Seule l’installation d’un contrôle parental couplée à une surveillance régulière semblent à même de prévenir ce danger.
Les conseils pour préserver les enfants des dangers des écrans
Les professionnels de santé et les institutions ne se contentent pas de tirer la sonnette d’alarme. Ils délivrent aussi des conseils et des bonnes pratiques à appliquer pour préserver la santé des plus jeunes. La première règle à appliquer est partagée par tous : pas d’écran avant trois ans. Quelques exceptions restent possibles, mais il ne faut pas que ce soit une habitude, ni que les enfants ne soient laissés en autonomie face à un smartphone ou un autre écran.
L’Assurance Maladie de Paris propose aussi dans son guide pratique la « règle des 4 pas« , un moyen mnémotechnique simple qui reprend les interdits sur l’image ci-dessus. Elle est valable pour les enfants de tous les âges jusqu’à 12 ans (ce qui n’empêche pas de les appliquer au-delà aussi !).
Enfin le gouvernement a aussi mis au point un site officiel : Je protège mon enfant. Une section entière est dédiée aux usages des smartphones et autres écrans. Les parents peuvent y trouver des conseils pour la santé des enfants ; mais aussi les mesures à prendre pour préserver les plus jeunes des contenus choquants et inappropriés.
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