Alors qu’on pouvait penser que le confinement donnerait un peu de répit aux opérateurs télécoms concernant la 5G, c’est finalement tout le contraire. Les esprits ne se sont pas dispersés et la grogne est toujours présente.
Ce mardi, les quatre grands acteurs historiques du secteur (Bouygues Telecom, SFR, Free, Orange) ont rendez-vous au tribunal de grande instance de Paris. Ils répondent à l’assignation en référé d’un collectif de 500 citoyens qui s’inquiète du déploiement de la 5G. Ce nouveau réseau censé débarquer en fin d’année est plus que jamais dans l’œil du cyclone.
Les opérateurs font face à la guérilla judiciaire
L’histoire remonte au mois de mai. Ce collectif de 500 citoyens, porté par le fondateur des Jeunes ambassadeurs pour le climat Côme Girschig, a assigné en justice les opérateurs télécom. Pourquoi ? Afin de réclamer une expertise sur l’impact et les conséquences environnementales et sanitaires du déploiement de la 5G. SFR, Bouygues Telecom, Orange et Free vont donc devoir prouver qu’ils ont pris des mesures afin de prévenir tout risque.
Ces militants majoritairement écologistes ont eu gain de cause puisque le tribunal de grande instance de Paris a donné rendez-vous à tout ce petit monde ce mardi 30 juin. Le collectif, défendu par Jean-Marc Descoubes, estime que les opérateurs exposent la population à un risque incertain mais qui ne peut pas être négligé.
Cette guérilla judiciaire contre le déploiement de la 5G ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Sans date précise, le Conseil d’État va lui aussi se pencher sur le sujet d’ici la fin de l’été. Il a été saisi par deux associations, Agir pour l’environnement et Priartem. En ligne de mire, les décrets qui ont validé l’attribution des fréquences 5G. De son côté, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) va regarder ça avec attention, conscient de la problématique.
Le lancement de la 5G toujours prévu pour la fin d’année 2020
Malgré les incertitudes qui demeurent autour du rôle de Huawei, le lancement commercial de la 5G est toujours prévu pour la fin d’année 2020. Néanmoins, les objectifs initiaux ont été revus à la baisse. L’obligation de couvrir au moins deux villes d’ici la fin de l’année est par exemple levée. Ce n’est pas sans contrepartie : les opérateurs doivent couvrir 75% de leurs sites en 4G+, une version plus puissante que l’actuelle, d’ici deux ans.
Malgré la demande de Bouygues Telecom de les reporter, les enchères pour attribuer les derniers blocs de fréquence auront lieu du 20 au 30 septembre. Elles étaient initialement prévues pour le mois d’avril mais faute au Covid-19, elles ont été reportées. Néanmoins, et malgré un lancement en fin d’année, les spécialistes du secteur estiment que la 5G ne changera rien avant au moins trois ans, soit en 2023. Le gouvernement français, lui, va empocher un petit pactole. On parle de plus de deux milliards d’euros pour l’attribution de ces fréquences pour une durée d’au moins 15 ans renouvelables.
Un mécontentement exclusivement européen ?
La 5G est dans la tourmente, et pas qu’en France. La lutte contre le déploiement de la 5G fait rage dans de nombreux pays européens, notamment les Pays-Bas ou encore le Royaume-Uni, où une centaine d’antennes-relais ont été vandalisées en moins de deux mois. Un combat qui étonne, étant que le lancement de ce nouveau réseau a été plutôt bien accueilli dans le reste du monde. Après les résultats des élections municipales en France et l’arrivée au pouvoir de plusieurs maires écologistes (EELV), le débat risque de prendre une ampleur encore plus grande.
L’inquiétude est-elle légitime ? Difficile à dire. Mais une étude de l’ANFR, l’agence nationale des fréquences, a affiché des résultats plutôt rassurants. Sans entrer dans les détails techniques, le niveau moyen d’exposition était très en deçà du seuil maximum autorisé légalement. 169 fois inférieur, en réalité.
La 5G sera-t-elle vraiment la révolution annoncée ?
La 5G est la dernière génération de réseau mobile et permet d’avoir des débits très élevés, estimés entre 1 et 20 Gb/s. Dès lors, il est possible d’envisager pléthore d’usages et d’avantages, notamment le téléchargement rapide de fichiers très lourds (25 secondes pour 50 Go, au maximum de son potentiel) ainsi que la possibilité d’échanger de très nombreuses informations en simultané. On parle bien là d’une révolution, tant pour les particuliers que pour les professionnels.
Dans son rapport sur l’état d’internet, l’ARCEP indique d’ailleurs que le débat de l’utilité de la 5G refait souvent surface, comme pour l’ADSL à l’époque, qui semble pourtant aujourd’hui trop limitée. Qui sait, peut-être que la 5G aussi sera totalement dépassée dans quelques années… ou décennies.
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